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99 home

De: Ramin Bahrani



"99 home" ne sort pas au cinéma mais directement en Vod et c'est un scandale ! En effet, il s'agit d'un excellent film sur les conséquences de la crise des subprime, les conséquences humaines désastreuses et l'envers du décors d'une Amérique où on peut réussir facilement et sombrer très profond sans aucun filet. Le film débute par une scène violente psychologiquement où le très expressif Andrew Garfiel est délogé de chez lui, expulsé avec sa mère et son fils par un agent immobilier sans scrupules, qui est missionné par les banques pour saisir physiquement les biens des emprunteurs surendettés. Il s’enrichit sur le malheur et la misère des autres. Le personnage joué par Michael Shannon est flippant car c'est un cow boy qui veut faire du fric à tout prix, prendre sa revanche sur la vie et marcher sur les autres sans aucun état d'âme. Pour lui ces maisons rachetées à la casse sont des boites accumulées et les faillites familiales qu'il y a derrière, le fait qu'un vieillard se retrouve à la rue au sens premier du terme, ce n'est pas son problème.


C'est un être sans aucune compassion pour son prochain. Si ce rôle est en or pour cet acteur de talent, celui de Garfield est aussi intéressant car il vend son âme au diable pour survivre. On voit toute la cruauté d'un capitalisme sans aucune barrière, sans Etat pour poser des limites. C'est juste la loi de la jungle ou du war west. L'Amérique s'est construite ainsi dit le personnage de Shannon. On voit tout le cynisme d'un système où les perdants enrichissent ceux là même qui ont provoqué la crise en vendant du crédit à des gens qui n'avaient pas les moyens d'assumer les échéances. Leur excuse se limite à "ils n'avaient qu'à pas s'endetter"...C'est sûr qu'il y a un monde entre la protection légale qui existe en Europe pour informer le consommateur et ce qui s'est passé aux Etats-Unis. Le rêve américain devient ainsi un cauchemar dans cette Floride ensoleillée.


Ramin Bahrani ne fait pas pour autant du Ken Loach ou des mises en scènes déjà vues. Il filme ses personnages comme des félins dans un monde sauvage, avec un scénario jamais démago, aux arguments saisissants. "99 home" est un film sur le cynisme du billet vert, sur une Amérique tétanisée par les excès de son système, comme des grands enfants qui auraient joué au Monopoly avec tout ce qui leur appartenait. Le réalisateur pointe tant l'irresponsabilité des emprunteurs que la vision gerbante des promoteurs charognards. Que le grand prix du 41e Festival de Deauville ne sorte pas en salles est vraiment hallucinant.


La piste aux lapins :


















































































































































































































































Terrence Malick

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