De: Pablo Larrain avec Gael Garcia Bernal
En 1988, sous la pression internationale, le dictateur Augusto Pinochet organise un référendum au Chili pour ou contre son maintien ou pouvoir. Un dirigeant de l'opposition persuade l'un de ses amis, jeune et brillant publicitaire revenu depuis peu au pays de concevoir la campagne.
"No" est un film intéressant avant tout pour son sujet, porté par le toujours excellent Gael Garcia Bernal, qui choisit décidément bien ses projets.
C'est un film à caractère informatif puisqu'il nous plonge de façon crédible en 1988, en optant pour un grain d'image limite documentaire, proche de celui de cette époque et utilise des images d'archives. On y voit bien entendu Pinochet mais aussi les vraies images de campagne du "No" à sa dictature et du "Si" des militaires. La puissance de la publicité sur le courage donné au peuple opprimé de se bouger jusqu'aux urnes est détaillé avec soin. Une image vaut mieux que des milliers de discours et le héros va donc mettre en avant non pas les disparus, les assassinats et la privation des libertés mais plutôt l'envie de changement, de joie, détournant le message pour convaincre les abstentionistes et ne pas leur faire peur. A ce titre, la réponse de la dictature par sa campagne est à la fois pitoyable et effrayante. Cette guerre des images se mêle aux frictions dans chacun des camps. Notamment chez les démocrates, ceux qui veulent en découdre ne comprennent pas toujours que le langage de vérité est parfois contre productif ou que l'humour est une arme bien plus puissante que la revanche.
Le film a la grande qualité de ne pas tomber dans le didactisme, ni dans la sensiblerie lorsque l'équipe subit les pressions du pouvoir. Après, je ne dirais pas que le film m'ait emballé au delà de son intérêt historique. La mise en scène est assez banale. Il manque comme un souffle et le sérieux documentaire coupe un peu l'émotion de l'ensemble. Un travail un peu trop sage pour un propos sur une campagne publicitaire qui prenait justement le contre pied du discours qu'auraient pu tenir les opposants à Pinochet. La réflexion sur le choix des images a été plus pertinente dans d'autres longs métrages. La mise en scène est hélas la limite de ce long métrage, à voir cependant.
La piste aux Lapins :
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