All we imagine as light
- Blanc Lapin
- 6 oct. 2024
- 2 min de lecture
De Payal Kapadia

Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s'interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d'un séjour dans un village côtier, ces deux femmes empêchées dans leurs désirs entrevoient enfin la promesse d'une liberté nouvelle.
Après le très intelligent Santosh sorti en juillet, voici cet autre très bon film indien qui est passé en sélection cannoise pour la palme d'Or en mai dernier. De nouveau, bollywood est très loin et un cinéma social, assez rarement exporté jusqu'ici de la part de l'Inde, nous montre le quotidien de trois sages femmes de trois âges différents, la vingtaine qui est amoureuse d'un musulman et a peur du mariage forcé par ses parents, la quarantenaire dont le mari a fui l'Inde pour l'Allemagne, et la veuve qu'on menace d’expulsion. A travers ces trois profils que se serrent les coudes la réalisatrice Payal Kapadia parle des castes, du racisme entre religions, de la domination patriarcale des femmes et leur soumission institutionnalisée et de leur condition précaire.
Le film est à la fois doux de part l'absence de réelle violence et la beauté de certaines scènes d'un amour naissant. Le rire est aussi présent par le caractère affirmé de nos trois héroïnes qui ne se laissent pas démonter face à l'adversité.
All we imagine as light a ce charme d'une forme de combat et d'envie de vivre dans le regard de ses personnages, mélangé à une résignation devant la chape de plomb culturelle qui les oblige à se refuser certains destins sous peine d'être ostracisées par la société et le regard des autres.
Un féminisme délicat mais résistant et bien plus efficace que d'autres propositions car il puise sa force de personnages forts et très bien écrits, dont le silence et le regard sont parfois aussi impactants que les échanges verbaux.
La piste aux Lapins :

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