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Challengers


Après l'immense "Amore" avec Tilda Swinton qui le fit découvrir à la presse internationale en 2009, Luca Guadagnino, a été auréolé du succès de sa romance gay de "Call me by your name", chef d’œuvre hyper émouvant. Ses films suivants ont divisé comme son remake de Suspiria ou son "Bones & All" , film sur le cannibalisme avec Timothée Chalamet ...assez dgueulasse à regarder. Avec divers projets annoncés et abandonnés, on commençait à douter de Luca Guadagnino.


Mais "Challengers" est sa troisième réussite majeure dont Zendaya illumine chaque scène de son regard noir et de son personnage antipathique à souhait. Mike Faist ("West Side Story") joue brillamment ce mari effacé et soumis à la femme qu'il admire. Et l'histoire suit un trio amoureux puisque des flash backs vont expliquer comment il rencontré cette bombe avec son ami d'enfance et tennisman professionnel. Mais le couple ne parle plus au troisième et on va comprendre pourquoi la relation s'est détruite sur fond de compétition sportive et de compétition pour une femme, le personnage de Zendaya.


L'acteur ayant incarné brillamment le jeune Prince Charles dans The Crown, à savoir Josh O'Connor joue ce troisième personnage et il dégage un charisme assez impressionnant. Découvert dans le très beau Seule la terre en 2017, on l'a vu en 2023 dans le très bon La chimère, et à 33 ans sa carrière est sur le point d'exploser puisqu'il sera du Lee Miller avec Kate Winslet, du remake de "Les Poings dans les poches" par Karim Aînouz (Le jeu de la Reine) avec Kristen Stewart et Elle Fanning, ou du prochain Separated Rooms, film à la thématique gay du même Luca Guadagnino. Et on comprend que le réalisateur le refasse tourner, il crève l’écran face à Zendaya qui pourtant envoie du lourd. Chacune de leurs scènes est d'une forte tension sexuelle alors même que le réalisateur a le bon goût de ne rien montrer des scènes de sexe et de rester extrêmement prude sur la suite, qui n'a aucun intérêt cinématographique...les scènes de cul étant souvent chiantes à mourir.


Surtout, la mise en scène de Luca Guadagnino est rythmée, boostée par une bande-originale punchie. Il nous met dans un état permanent tendu vers la rivalité et le match. C'est un moyen habile de critiquer en creux l'inconvénient de cette adrénaline sexuelle autour du trio et sportive autour du tennis et de faire apparaitre la furtivité des moments et du temps qui passe. Les corps sont jeunes et beaux mais les esprits sont ils heureux ? Et cette amitié détruite par cette jeune femme qui ne pense au final qu'à son égo et à prouver qu'elle peut vaincre, n'est ce pas le message le plus triste et pathétique que le film veut faire passer ?


Derrière cette apparence de film sur le tennis et la compétition de haut niveau, excellemment mis en avant (la scène de la vision depuis la balle est géniale), se cache un autre film plus profond sur la jeunesse qui s'effiloche plus vite qu'on ne le croit, sur l'amitié, sur le couple.


C'est à la fois moderne et pas du tout tape à l’œil contrairement à ce que la bande-annonce pourrait laisser croire. La créativité et la stylisation de Guadagnino pour faire vivre le tennis de l'intérieur du cours se dispute avec le bal des illusions perdues.


Le film aborde aussi l'importance du désir, sentiment souvent réprimé et ou mal considéré, comme dangereux, sulfureux et en dessous du sentiment amoureux dont il peut se détacher. Parcequ'il est indépendant de la raison et donc incontrôlable. Et pourtant, il peut résister au passage du temps et c'est un match pour que le sentiment se maintienne. Challengers est un film sexy et surprenant. Une excellente surprise.


La piste aux Lapins :




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