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Chambre 212

Dernière mise à jour : 11 janv. 2023

De: Christophe Honoré


Après 20 ans de mariage, Maria quitter le domicile conjugal après avoir vue sa liaison avec un jeune homme découverte par son mari.


Elle s'installe dans l'hôtel d'en face, chambre 212, où elle voit son mari mais où bientôt des fantômes du passé vont surgir et tenter de la faire réfléchir.


Christophe Honoré est inégal. Il peut nous pondre des bijoux comme "Les chansons d'amour" et d'autres films tout aussi conceptuels mais un peu trop empruntés et référencés.


Ici, c'est à Bertrand Blier que l'on pense pour l'absurde et le surréalisme des situations. C'est drôle, cru et décomplexé comme dans un bon film du maitre du cynisme aux bons mots.

Mais sous l'excellent jeu du quatuor Chiara Mastroiani, Benjamin Biolay, Camille Cottin et Vincent Lacoste, se cachent des thèmes plus profonds.


Honoré nous parle de l'usure de la passion, du couple, du sexe et des sentiments. Il nous parle de ce qui les remplace ou pas, de l'évolution du couple face à ces assauts du temps. Il détaille surtout une façon d'envisager le couple, libertine face à une autre plus idéalisée, sans porter de jugements de valeur ou de morale mais en ayant le mérite de ne pas se cacher derrière une fausse pudeur.


En utilisant le vaudeville pour mieux d'exploser dans tous les sens, il arrive avec une unité de lieux à surprendre, faire rire et surtout rester circonspects. Car le personnage de Maria joué par Chiara Mastroiani, a un gros problème de morale. Ce n'est pas qu'elle n'en n'a pas, c'est que çà ne lui traverse pas l'esprit, jamais. Elle ne se sent pas égoïste de tromper son mari régulièrement et de sauter sur tout ce qui bouge. Elle estime qu'elle est comme cela et que si l'amour peut se séparer du sexe, elle ne peut vivre sans sexe.


Fantaisiste, le film virevolte entre romantisme et regret du temps qui passe. Il arrive à s'avérer nostalgique et triste le temps de quelques répliques ou scènes pour repartir gaiement dans un autre sens. C'est donc la force du film d'arriver à traiter de sujets graves sur un ton léger et de tout dédramatiser.


Mais c'est peut-être la limite même du long métrage, celle de ne pas offrir de choix, à l'image de cette héroïne qui force les autres à s'adapter à elle. Le film laisse une certaine frustration à laisser le prestidigitateur s'estomper, à laisser les constats amers ne pas être battus par les beaux sentiments, à dire la vérité du personnage plutôt qu'à la magnifier. C'est un choix mais ceci laissera certains et certaines sur le carreau, à savoir toutes celles et ceux qui idéalisent le couple sans accepter de compromettre leurs aspirations de départ, ou juste de les voir en face. Mais peut-on leur reprocher ? "Chambre 212" est très réussi mais peut déconcerter et ne pas plaire du tout ou au contraire recevoir un bel accueil. Tout dépendra vraiment du caractère et de l'histoire amoureuse de chacun.


La piste aux Lapins :




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