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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Empire of light

De : Sam Mendes



Le pitch : Hilary est responsable d’un cinéma dans une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province. En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures...


Après les succès consécutifs des deux derniers James Bond, Skyfall et Spectre puis de 1917, l'excellent Sam Mendes change à nouveau de style, pour notre plus grand plaisir. Le réalisateur des chefs d’œuvre American Beauty et Les Noces rebelles sort donc ce drame intimiste sur une histoire d’amour dans l’Angleterre des années 80.

Olivia Colman joue cette femme cinquantenaire qui cache un secret et s'avère étrangement calme du fait d'un traitement dont on ne connait pas l'origine. Elle travaille dans ce vieux cinéma au centre de l'histoire et s'ennuie ans une vie plutôt glauque à côté de laquelle on sent qu'elle est passée. Vous imaginez bien que la lauréate de l'Oscar pour l'excellent La Favorite de Yorgos Lanthimos, de l'Emmy Awards 2020 du Golden Globe 2021 pour The Crown puis pour The Father, est parfaite dans le rôle. Le film est très intime pour son réalisateur puisqu'il s'est inspiré de sa mère pour écrire le personnage.


Et puis un jour un jeune homme noir va venir travailler au sein du cinéma et la vie de cette femme sans repères va changer. Le très beau Micheal Ward (Small Axe, la série Top Boy) joue ce personnage lumineux et qui a la vie devant lui et va apporter son flot de bonheurs à cette femme d'une tristesse désarmante. Le film oscille entre scènes rudes où on comprend peu à peu le mal du personnage principal et scènes qui donnent le sourire et la banane car on voit renaitre un cœur éteint. Sam Mendes écrit évidemment une lettre d'amour au cinéma mais il le fait avec finesse comme à son habitude, sans tout centrer sur le pouvoir du cinéma et en l'utilisant uniquement comme un condiment pour améliorer son histoire générale, déjà forte.


Autre thème du film, Sam Mendes nous parle du racisme skinhead des années 80 avec une force salvatrice et rappelle que très vite l'humain peut tomber dans une crasse intellectuelle et morale abjecte. Ceci n'a rien de nouveau mais l'irruption du thème dans le film a un grand mérite en terme de message à toujours sans cesse répéter tant on voit aujourd'hui monter des idéologies nauséabondes dans nos démocraties occidentales, sur lesquelles on croyait avoir vaincu alors que non, pas du tout.


Le film est mélancolique souvent, généreux tout le temps et l'empathie, les émotions qu'il dégage en font une réussite indéniable. Certes, ce n'est pas le meilleur opus de son réalisateur, pas aussi fort que Les Noces Rebelles mais l’atmosphère qu'il dégage est vraiment particulière et sa conclusion aura du mal à ne pas vous bouleverser.


La piste aux Lapins :











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