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Harry Potter et les reliques de la mort partie II

De: David Yates


J’irai droit au but pour critiquer ce huitième et dernier volet de Harry Potter. Ce film est dans la droite lignée de ses prédécesseurs, il est réalisé avec soin, de beaux effets spéciaux parsèment l’univers crédible de Harry Potter, mais comme toujours, je suis resté sur ma fin.


Et je suis sorti en me disant qu’à chaque fois je me suis fait avoir. A chaque fois je me suis dit que « bon c’était pas mal » mais que le prochain serait mieux. Un peu comme un pilote de série télé qui donne envie sauf que chaque épisode est un pilote, un pilote sans fin. Et qu’au final, aucune émotion ne s’en dégage. Les personnages demeurent plats bien que les jeunes acteurs aient appris à jouer au fil des années. L’intrigue est mollassonne et uniquement basée sur des digressions autours de personnages satellitaires et au final satellisés. La noirceur n’est jamais très noire. Les rapports sentimentaux ne sont jamais trop niais. Les scènes comiques ne sont jamais hilarantes. Les scènes d’actions ne sont jamais too much. Bref, le film comme la série restent toujours entre deux eaux. Un divertissement consensuel mais de bonne facture. Un divertissement qui ne prend aucun risque, qui flatte l’œil quand le scénario patine et fait du sur place, qui présente des personnages unidimensionnels et n’essaie jamais de leur donner de texture. Une fâcheuse tendance initiée par « le seigneur des anneaux », grosse trilogie extrêmement réussie visuellement et elle aussi particulièrement crédible dans l’univers qu’elle présentait. Mais qu’est ce que je me suis emmerdé…

Et pourtant j’adore l’héroic fantasy, j’adore les magiciens mais ici tout semble aseptisé pour un public ultra large. Je déteste cette expression snobe de « grand public ». On peut réussir des succès planétaires avec de très bons films, Chistopher Nolan nous l’a prouvé l’an dernier avec son « Inception », film intelligent et original. Alors on me dira que « oui mais c’est un film pour enfants »…sauf que dans la salle il n’y a que des adultes. « Oui, mais ceux qui ont aimé les livres s’y retrouvent ». Sauf que le cinéma ce n’est pas une illustration page par page d’un bouquin. En ce sens choisir David Yates, gentil faiseur pour réaliser les quatre derniers épisodes, correspondait parfaitement au cahier des charges et à la volonté d’effacer l’identité du metteur en scène derrière l’univers de Harry Potter. D’ailleurs, le meilleur Harry Potter demeure « Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban » mis en scène par un vrai auteur, Alfonso Cuaron. Un type qui arrivait à insuffler un peu de personnel dans cette grosse machinerie. Pour la petite histoire, J. K. Rowling souhaitait que Terry Gilliam, mon réalisateur chouchou, se charge de l’un des épisodes. Mais l’auteur de « Brasil », « l’armée des 12 singes », « las vegas Parano » ou « l’imaginarium du Dr Parnassus » n’aurait jamais pu se plier aux diktats de Warner Bros. Il les a d’ailleurs rencontrés, sérieusement, mais n’a pas voulu s’engager et bien heureusement pour nous. Le pauvre aurait été contraint de limiter son imaginaire à celui des livres et il n’aurait pas été autorisé à s’approprier le support.


Quant une œuvre est adaptée mot pour mot, ceci donne en général quelquechose de fade. Le célèbre comic books « les Watchmen » ont été adaptés case par case par Zack Snyder et le résultat fut bon. Oui mais il s’agissait d’un bande-dessinée, utilisée comme story board du film, avec une esthétique déjà assumée, et surtout un fonds suffisamment dense pour que l’édulcoration soit légère à l’écran.

Bref, Harry Potter fait partie de ces films « papier glacé » qui ne me procurent aucune émotion et que je reconnais pourtant comme réalisés avec un vrai respect du spectateur mais un manque total de folie, d’inventivité, bref, de cinéma. Une belle coquille sans aucun souffle. La bonne nouvelle c’est que c’est le dernier.


La piste aux Lapins :














































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