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L'île rouge

Robin Campillo



Début des années 70, sur une base de l’armée française à Madagascar, les militaires et leurs familles vivent les dernières illusions du colonialisme.


Le réalisateur du magnifique 120 battements par minute revient là où on ne l'entendais pas. Il s'intéresse à son enfance dans un fil quasi autobiographique où il montre une communauté de militaires français vivant en période post coloniale sur une base militaire. Robin Campillo choisit de ne pas montrer les habitants de Madagascar ou très peu afin de laisser apparaitre la bulle paradisiaque de vie des colons blancs. On entre aperçoit par ci une servante qui a préparé la nourriture pour la famille mais reste hors cadre, de loin la jeune maitresse d'un très jeune militaire qui en est tombé raide dingue mais l'essentiel du long métrage est focusé sur les blancs avant l'explosion finale. C'est un choix de mise en scène astucieux mais qui a aussi sa limite. Le problème est que le film est lent te s’étend sur 1h57 qui se sentent par moments. La ton trainant de voix de Nadia Tereszkiewicz rajoute à cet effet global.

Tous les acteurs sont bons et le film réussi mais un autre choix de mise en scène rajoute à cette impression de moiteur. Outre le plein soleil et la plage, on regarde ces adultes s'ennuyer pour ce qui est des femmes de militaires, à travers le regard d'un enfant, le réalisateur himself. Et autant ce regard peut être une bonne façon de retranscrire de façon abrupte les faux semblants ou d'interpréter les regards et les gestes de parents qui s'éloignent, autant le fait d'insérer des saynettes avec Fantômette a ses limites. C'est rigolo la première fois et ceci distille un onirisme décalé via le regard de l'enfant. C'est très chiant la sixième fois et on a juste envie de buter le personnage d'autant qu'il n'ajoute pas grand chose au scénario et rend le film encore plus long et décousu. J'aurais été curieux de voir le film sans ces scènes, qui aurait duré moins longtemps et aurait gagné en impact.


Dépourvu de véritable enjeu, L'île rouge déçoit et ne décolle jamais vraiment référant des ruptures de ton maladroites à des personnages plus écrits.


La piste aux lapins :



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