La bête
- Blanc Lapin
- 11 févr. 2024
- 2 min de lecture
De Bertrand Bonello

Voici donc le film dans lequel aurait du jouer Gaspard Ulliel, retrouvant le très talentueux Bertrand Bonello son ("l'Apollonide", "Nocturama") après son "Saint Laurent". Mais Gaspard est décédé quelques semaines avant le tournage, il y a deux ans. Le film lui est bien entendu dédié et on se demande comment il aurait interprété Louis, probablement différemment de George MacKay, vu dans "1917" signé Sam Mendes, "Captain Fantastic", ou "Le gang Kelly".
MacKay est en tout cas excellent dans ce rôle tantôt mystérieux tantôt effrayant et apporte avec ses grands yeux et son visage particulier, tout l'énigme nécessaire au personnage.
Face à lui, Léa Seydoux joue une femme qui en 2044 accepte de purifier son ADN dans une machine qui va la plonger dans ses vies antérieures et la débarrasser de tout sentiment fort. Elle trouve l'un de ses meilleurs rôles, brillante dans chaque scène.
Mais Bertrand Bonello est un artiste clivant, qui prend des risques, notamment de mise en scène. C'est à la fois déoncertant et jouissif et lorsque ceci fonctionne, c'est bluffant.
Le problème avec La bête, est que ce film sur les émotions en manque cruellement dans sa première partie, beaucoup trop longue où l'on suit les personnages en 1910. C'est trop alambiqué et on a du mal à rentrer dans le film et ce n'est qu'au bout d'une heure, lorsque le 1er chapitre se termine et s'ouvre sur une seconde époque moderne, que le film démarre réellement. Là le film est très bon et utilise des scènes de la première partie en miroir. Le montage est à la limite du film expérimental et là le film décolle.
Seulement voilà, en 1 heure sur 2h26, Bonello a eu le temps de perdre les spectateurs les moins patients/. Et si il ne faut bien entendu pas céder au diktat de l'immédiateté de notre mode gangrené par l'efficience et les réseaux sociaux, on peut tout de même s'étonner de ce choix de mise en scène sure la partie du début du siècle.
Le labyrinthe que propose Bonello est souvent trop confus et manque de rythme sur la première heure. Un montage avec une heure de moins aurait énormément gagné. Dommage car la seconde partie est bonne.
La piste aux Lapins :

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