Les gardiens de la Galaxie
- Blanc Lapin
- 9 janv. 2023
- 3 min de lecture
De: James Gunn

En adaptant un comic book inconnu en Europe et pas beaucoup plus dans sa mère patrie, avec des héros aliens dont un arbre vivant et un raton laveur, Marvel prenait un risque.
Certes, les cartons de son univers étendu leur permettent une erreur. Et les producteurs ont toujours eu l'intelligence d'avancer pierre par pierre, d'abord Iron Man puis Captain America et Thor puis la réunion des supers héros au sein des Avengers.
"Les gardiens de la Galaxie" feront partie d'un tout. Mais la différence notable est le ton volontairement comique et second degré donné au film. Les autres Marvel sont aussi légers dans leur traitement mais ici c'est le coté geek, ultra référencé à Star Wars, Star Trek et autres grands classiques de SF qui est mis en avant pour pallier l'absence totale de connaissance des personnages.
C'est malin. Malin aussi d'avoir donné à James Gunn une liberté de ton, le laissant ponctuer son film de blagues potaches, et d'une BO toute droit sortie de classiques des années 70 et 80, que l'on a perdue de vue mais qui rappellent inévitablement une période, celle où les blockbusters façon Indian Jones ou Mad Max étaient cools. Bien entendu, le film joue à fond sur le space opéra et a une autre excellente idée, celle de donner le premier rôle à un avatar de Ian Solo. Le personnage de Peter Quill est campé par un beau gosse, Chris Pratt, qui a fait ses armes dans le comique télévisé et qui a la gueule du pote marrant et cabot, du héros sur qui tout glisse, n'hésitant pas à être vulgaire, qui tombe les filles et fait joujou avec ses gadgets comme un vieil ado. C'est geek, c'est parfois drôle et c'est très malin. Les autres persos sont plus classiques sauf Rocket le raton laveur dont la personnalité prend du relief grave à l’interprétation vocale de Bradley Cooper. L'arbre Groot donne quant à lui quelques jolies scènes surprenantes. Et dernier point positif, les vaisseaux ont un design différent de ce qu'on a pu voir précédemment. Mention spéciale au rendu de cet univers bourré d'aliens, parfaitement crédible dans ses choix cartoonesques.
Alors que manque t- il au film pour emporter l'adhésion du Blanc Lapin ?
Je n aime pas trop les films Marvel dont je trouve souvent les personnages creux et peu intéressants. Or ici, la cool attitude masque clairement des persos pas très originaux dans leur historiques et surtout, des clichés atroces vus 1000 fois sur l'amitié, la famille, l'adversité. Comme si l'originalité de la forme et du traitement laissaient le goût d'un kinder. C est bon autour mais dedans c'est tout naze le cadeau et c'est frustrant.
Et puis surtout il manque un élément majeur, celui qui a fait le succès de Star Wars, celui qui fait que The Dark Knight est bien supérieur aux deux autres Batman de Christoper Nolan...à savoir un méchant, un vrai. Pour qu'un space opéra ou un film de supers héros avec baston décolle et prenne de la substance, il faut un sacré enfoiré en face, un tueur, puissant et avec de vraies raisons d'être un sale type, une dualité, un charisme. Or là, le traitement comique de l'ensemble dilue peut être trop le méchant... Ronan, joué par Lee Pace, est fade. On comprend vite qu'il veux tout péter, ok...mais pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Avec pour le coup zéro humour et second degré du coté du bad guy.
De toute évidence, la faiblesse de construction des identités des personnages est inhérente à l'univers Marvel, auquel je préfére DC Comics. Les gardiens de la Galaxie reste le meilleur film Marvel et pourrait créer par la suite une saga et un univers fort sympathiques sous réserve de creuser les persos, d'avoir un vrai connard en face d' eux et surtout, de nous éviter les leçon d'humanité à 3 cm d'euros. Sinon, c est réussi...
La piste aux Lapins :

Terrence Malick
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