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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Les pires films du blanc lapin 2024 !





Comme chaque année depuis 15 ans, voici le classement des films que vous pouviez éviter en 2024 ou plus tard en streaming. A celles et ceux qui trouvent que je suis conciliant sur les notations, une petite lecture de ces critiques assassines vous fera peut-être nuancer votre sentiment d'un blanc lapin trop mignon ;))))



N°28 - Hitman


De Richard Linklater

 


Richard Linklater a reçu pour son sublime Boyhood sorti en 2014, l’Ours d'argent à Berlin, le Golden Globe du Meilleur réalisateur et un succès critique retentissant.

Il est connu également pour sa superbe trilogie avec Ethan Hawke et Julie Delpy, à savoir Before Sunrise, Before Sunset et Before Midnight.


On compte aussi à son actif Génération rebelle, Apollo 10½ tout récemment sur Netflix et son autre adaptation en rotoscopie A Scanner Darkly, adaptation très réussie du grand Philip K. Dick.


Mais son dernier film, Hit Man, a conquis la presse. Il est sorti directement sur Canal+ en septembre.


Porté par Glen Powell (Les Figures de l'ombre et Top Gun : Maverick), le film suit un policier de Houston qui travaille sous couverture comme tueur à gages et rompt le protocole pour aider une femme désespérée, qui tente d'échapper à un petit ami violent. Et pourquoi j'en parle ? Et bien parceque le film a été présenté en festivals dont Venise où il a reçu un accueil excellent et qu'il cumule 97% de bonnes critiques sur l'agrégateur Rotten tomatoes et ce sur un panel déjà large de 58 professionnels.


C'est donc une grosse déception pour moi car j'ai trouvé le film franchement insignifiant. Le casting en fait des caisses, Glen Powell faisant des œillades caméra juste insupportables tandis que les rôles sont assez caricaturaux et écrits à la pelle. C'est assez lourd, pas franchement drôle ou du niveau d'une petite comédie du dimanche soir si vraiment t'as plus d'amis, plus de bons films à voir au ciné, plus de pièces de théâtre ni de concert, qu'il pleut des cordes dehors et qu'une pandémie mondiale te cloue chez toi.


La piste aux lapins :




N°27 - Wolfs

De John Watts


A voir sur





Les amis Brad Pitt et George Clooney se retrouvent pour Wolfs sur Apple TV+.


Un professionnel est chargé de nettoyer une scène de crime lorsqu’un second professionnel intervient sur les lieux. Les deux loups solitaires se trouvent contraints de faire équipe et embarquent pour une nuit infernale où rien ne se passe comme prévu.


Bon ne perdons pas de temps, si vous adorez Brad Pitt comme moi vous serez content de le voir même lorsqu'il cabotine puisque le film se résume à celà et à montrer la complicité dans la vie que George Clooney et lui ont. C'est sympa, on ne passe pas un moment horrible mais le film est un peu long. On s'attend à beaucoup de scènes très attendues, le film n'est pas ennuyeux mais sans grand intérêt, sans thématique particulière à part un buddy movie de stars de 60 ans. Le film n'apporte strictement rien et singe même Butch Cassidy et le Kid. Il fallait oser tant ce chef d’œuvre sur l'amitié avec Paul Newman et Robert Redford est à des années lumières qualitatives de ce produit packagé pour plateforme. Certes on comprend la référence mais le talent n'est pas là niveau mise en scène et direction d'acteurs qui malgré leur charisme n'arrivent pas à sauver du nauffrage cette aventure inutile et relativement pathétique.


La piste aux lapins :





N°26 - Drone


De Simon Bouisson



Une nuit, Émilie, une jeune étudiante, remarque qu'un drone silencieux l’observe à la fenêtre de son appartement. Les jours suivants, il la suit et scrute chacun de ses mouvements. D'abord protecteur, le drone devient inquiétant. Émilie se sent de plus en plus menacée.


L'idée de base du film est plutôt bonne et vend une étude contemporaine du voyeurisme via internet, le piratage, la "démocratisation" de site de nus où aujourd'hui des jeunes se montrent pour gagner de l'argent et enfin la créativité architecturale. Vous me direz "mais quel est le lien ?" et effectivement c'est bien le problème du film. A tout vouloir traiter et à multiplier les thèmes, aucun d'entre eux n'est vraiment poussé. On se ballade dans une sorte de thriller faussement angoissant vu qu'on s'attend beaucoup à ce qui arrive. Les rôles sont écris de manière assez binaire comme celui de l'excellent Stéphane Crepon qui joue un garçon méchant très méchant mais surtout super con et on a du mal à comprendre pourquoi. Pire, on a droit à une relation lesbienne où tout ce qui tourne autour est forcément du mâle alpha dominateur, avec que des violeurs en puissance. Franchement çà devient fatiguant de voir une telle binarité post #Metoo sans aucune nuance, qui dessert totalement le propos en prenant des raccourcis intellectuellement déplorables.


Le film manque de corps et de crédibilité à plusieurs reprises et la déception n'en n'est que plus forte.


La piste aux Lapins :



N°25 - City of Darkness


Dans les années 80, le seul endroit de Hong Kong où la Loi Britannique ne s’appliquait pas était la redoutable Citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et trafics en tous genres.


Fuyant le puissant boss des Triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est pris sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle. Avec les autres proscrits de son clan, ils devront faire face à l'invasion du gang de Mr. Big et protéger le refuge qu'est devenue pour eux la cité fortifiée.


Bon soyons clairs, ce film hongkongais peut carrément vous gaver assez rapidement. J'y suis allé pensant voir un thriller et je suis tombé sur un film d'action façon kung fu ! Or çà n'a jamais été mon truc. J'ai toujours trouvé cela très con et sans aucune utilité.


Une fois rangé ce premier snobisme, je me suis donc forcé à tenter de repérer les qualités de "City of Darkness" encensé par la presse. Et effectivement, le film est très bien réalisé dans ses scènes de combat, impressionnantes et le climax de cette cité bidon-ville. En ce sens le spectacle est assuré et les chorégraphies de très haute volée.


Maintenant quand je vais au cinéma je cherche un supplément d'âme. Et là l'histoire est comme toujours dans ce type de production relativement basique, avec des dialogues pas franchement inspirés,des rebondissements auxquels on s’attend à des kilomètres tant les personnages sont caricaturaux. Évidemment on peut le prendre au 10ème degré et s'en amuser ou uniquement louer la technique et le brio de cette mise en scène.


Pour moi çà ne fait pas un bon film. Désolé.


La piste aux lapins :




24- Marcello Mio


De Christophe Honoré


Je n'aime pas tous les films de Christophe Honoré. Son côté très libertin me gave parfois et ses pauses de cinéastes très en admiration devant la nouvelle vague peuvent m'agacer. Et puis des fois c'est excellent comme" Les chansons d'amour" ou "Plaire, aimer et courir vite".


En 2022, avec "Le Lycéen", Christophe Honoré signait un film délicat, romanesque, mélancolique mais qui regarde vers la lumière, un très bel hommage à l'adolescent qu'il a été et à la cellule familiale comme bateau de sauvetage.


Son nouveau long-métrage suit Chiara Mastroianni qui y joue son propre rôle. Le film est méta puisqu'on y suit les problèmes d'identité de l’actrice dans le milieu du cinéma et le poids de l'héritage de son père, l'immense Marcello Mastroianni et de sa mère Catherine Deneuve. La grande Catherine joue son propre rôle également aux côtés de sa fille, ainsi que ses ex Benjamin Biolay et Melvil Poupaud. S'ajoutent au casting d'autres grands noms comme Nicole Garcia ou Fabrice Luchini.


Seulement voilà, le film est franchement mauvais. Il est même gênant. Au début on est tolérant puis très vite on se rend compte que la machine tourne totalement à vide et que plutôt qu'un hommage au grand Marcello que j'adorais, on se retrouve avec une promenade d'une famille de cinéma sur un scénario décousu et pas écrit. Honoré s'est contenté d'un pitch génial mais a eu la flemme d'écrire un scenario, laissant en roue libre un casting de rêve sur un film qui n'aurait jamais trouvé financement sans ces noms. C'est très dommage et assez irrespectueux des amoureux des Mastroiani père et fille, ce qui m'a particulièrement gavé.





23 - Un ptit truc en plus

De Artus

Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.


Voici donc le succès de l'année français, succès surprise avec plus de 10 M d'entrée. Comme le Huitième jour à son époque, c'est une comédie dont il faut dire du bien car c'est avec de gentils personnages handicapés et on rigole avec eux mais pas sur eux. Oui enfin, pas toujours, ce qui m'agace dans cette hypocrisie et cette bonne conscience. Et pour le coup, tout comme j'avais peu goûté le Huitième jour, j'ai relativement detesté la bienveillance dégoulinante de ce "P'tit truc en plus". Ce n'est pas méchant certes mais tout est téléphoné. On voit les scènes arriver à des kilomètres et pour être grand public c'est grand public.


On ne peut pas faire plus propre sur soit que ce scénario de oui oui au pays des bisounours. C'est lourd, cette naiveté m'a plus donné des hauts le coeur par ses poncifs, ses scènes vues et revues déjà dans plein de comédies du même style. On a dit du film d'Artus qu'il traite les personnages handicapés à égalité avec les "valides". Oui c'est vrai mais bon, heureusement j'ai envie de vous dire, le film étant suffisemment condescenfant comme celà avec sa moralisation plus blanc que blanc.


Pour moi c'était plutôt une petite heure en moins, dont je me serais bien passée.


La piste aux Lapins :




22 - Back To Black


Amy Winehouse a donc droit à son tour à son biopic. Pour l'incarner, l'inconnue Marisa Abela (Iquasi inconnue) s'en sort à peu près sans faire des étincelles non plus. Jack O'Connell joue Blake Fielder-Civil et comme toujours il est excellent. L'acteur du génial "Les poings contre les murs", "71" de Yann Demange, les très bonnes séries"Godless" , "The North Watter" ou "SAS Rogue Heroes" est un atout clair du film.


Hélas niveau mise en scène c'est assez scolaire et fade comme sa réalisatrice Sam Taylor-Johnson, qui n'a pas fait grand chose à ce stade, 50 nuances de Grey n'ayant pas franchement marqué les esprits...Ce n'est pas avec ce film qu'elle changera la donne.


Il faut dire que le scénario est assez attendu puisqu'on connait tout de la chanteuse dont la descente aux enfers fut ultra médiatisée. Le problème c'est que certains passages glauques sont édulcorés comme ses concerts annulés au dernier moment, ses auto mutilations et si Jack O'Connell est excellent, son personnage est écrit de façon moins sombre que ce que la presse titrait. Alors c'est peut-être volontaire, c'est peut-être pour montrer l'adolescente transie d'amour qu'elle était avec cet homme. Mais çà sonne un peu bizarre, comme si les scénaristes et la réalisatrice avaient voulu lisser le personnage.


Certes il n'était pas utile de filmer le plus sombre mais l'effacer à ce point est curieux. On voit donc de loin l'enfer qu'elle a traversé et c'est probablement du à la mise en scène plate. On ne voit pas suffisamment non plus son humour.


Bref le film est trop sage et superficiel et sans point de vue fort. On en apprend autant qu'en lisant la page wikipedia de la star. Dommage.


La piste aux Lapins :




21- Le Molière imaginaire


de Olivier Py



Comme tous les soirs, Molière monte sur la scène du théâtre du Palais-Royal pour jouer Le malade imaginaire.


Si Laurent Laffite est comme toujours excellent, nombre de spectateurs seront décontenancés par le choix artistique du film, à savoir faire s'exprimer tous les personnages en alexandrin et sur un long plan séquence entre la scène du théâtre et les coulisses. On appréciera d'apprendre si on ne le savait pas que Molière était bisexuel (enfin c'est en effet une théorie dont on parle peu dans la culture populaire). Après le film se veut très théâtral et franchement c'est assez chiant à regarder. Les personnages déclament sans cesse au point que passée la surprise, on finit par de lasser et trouver ce film de 1h34 extrêmement long.


La piste aux Lapins :




N°20 - The Instigators


De Doug Liman




Deux voleurs prennent la fuite avec l'aide d'un de leurs thérapeutes après un casse qui a mal tourné.


Matt Damon et Casey Affleck, le petit frère de son meilleur ami, n'avaient pas joué ensemble depuis 25 ans et Gerry de Gus Van Sant. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils auraient du s'abstenir et ne pas nous infliger ce faux budy movie avec des loosers pas magnifiques du tout. Doug Liman est très loin de ses Vengeance dans la peau, et livre un film fadasse pour Apple tv. Probablement que tout ce petit monde avait besoin de thune pour accepter de jouer sur un scénario aussi convenu, vu et déjà vu où on ne rigole jamais. Les personnages sont attendus et clichés et l'action pas terrible.

Un navet bien cuit.


La piste aux Lapins :


N°19 - Ricky Stanicky

De Peter Farrelly



Dess amis d'enfance, Dean, JT et Wes, ont créé le personnage fictif et meilleur ami, Ricky Stanicky. John Cena incarne l'imitateur de célébrités "Rock Hard" Rod, engagé par le trio pour se faire passer pour leur ami fictif "Ricky Stanicky"

La moitié des frères Farrelly revient à la comédie débile et il est vrai qu'ils n'ont pas pondu que des bijoux mais force est de constater qu'en 2024, cet humour est toujours aussi con mais d'un humour un peu triste car daté. Là où Marie à tout prix ou Dumb and Dumber étaient régressifs et parfois marrants, cet opus est à peine regardable. Génant vraiment.


N°18 - L'Esprit Coubertin



Après dix jours de compétition, les Jeux sont un fiasco pour la délégation française qui ne parvient pas à gagner de médaille d'or. Tous les espoirs de titre reposent désormais sur Paul, champion du monde de tir mais athlète immature et pas très malin. Alors que la compétition approche, il est contraint de partager sa chambre avec un nageur qui semble plus préoccupé par les tentations extra-sportives du village que par sa course.


Plutôt très chaleureusement accueillie par la presse, cette comédie loufoque ne vaut que pour Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot, tous deux très à l'aise dans le style Bd assumé du film.


Laura Felpin est toujours excellente mais son personnage a très peu de place.


Si l'idée de sortir à deux mois des JO un film sur les JO surfant sur l'absence d'obligation de se sentir patriote est marrant mais le film lui, patine sévère.


Au début on veut y croire, c'est sympathique et on a envie de se détendre. Mais le premier écueil tombe avec des décors franchement pauvres et pas crédibles pour un village olympique. C'est probablement du au budget mais çà fait franchement de la peine.


Puis s’enchainent des vannes vraiment pas drôles. On se dit que tout ne peut pas être réussi. Sauf qu'on se rend compte qu'au bout d'une heure on n'a toujours pas rigolé et que le plus souvent on est gêné et quand dans une comédie le malaise s'installe parcequ'on trouve çà au final mauvais, c'est...compliqué. A force de vouloir caricaturer, le film s’emmêle les pinceaux et le rythme pas terrible tout comme l'écriture paresseuse finissent par emporter le film malgré tous les efforts d'un beau casting qui n'a hélas pas grand chose de qualité à interpréter.


Raté.


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N°17 - Le Royaume des abysses


Shenxiu, une fillette de 10 ans, est aspirée dans les profondeurs marines durant une croisière familiale. Elle découvre l’univers fantastique des abysses, un monde inconnu peuplé d’incroyables créatures. Dans ce lieu mystérieux émerge le Restaurant des abysses, dirigé par l’emblématique Capitaine Nanhe.


Ce long métrage chinois d'animation a reçu une critique plutôt bonne et il est vrai que le visuel est absolument bluffant. Réussir un tel tour de force est impressionnant. Mais attention, le film est vraiment compliqué et difficile d'accès pour les enfants. Quand j'ai vu la tête des petits bouts qui en sortaient, ils n'avaient pas l'air aux anges.


L'histoire est plutôt alambiquée et le film très long pour un enfant mais aussi pour un adulte. Passé l'émerveillement pour les prouesses techniques, on finit par se lasser un peu du surplus d'effets visuels flashys et complètement psychédéliques. Personnes sujettes à crise d'épilepsie s'abstenir également.


Et surtout 1h52 ! Wouah !!! Le film aurait vraiment gagné à être concentré sur 1h30 car sa fin est vraiment réussie et explique les excès qu'il y a durant le long métrage. C'est juste que avant, très honnêtement, j'ai regardé ma montre.


L'imaginaire est surchargé et épuise plus qu'il n'émerveille et ses outrances vous feront probablement baisser les armes. Dommage, il y a beaucoup de talent dedans mais mal orienté et géré.


La piste aux Lapins :





N°16 - La nuit d'Orion


Orion a peur de tout et surtout de l'obscurité. Bientôt, l'incarnation du noir " Dark " entraîne Orion dans un tour du monde pour lui prouver qu'il n'y a rien à craindre de la nuit.


Charlie Kaufman, le scénariste de "Dans la peau de John Malkovich" et "Eternal sunshine of the spotless mind" a signé un contrat avec Netflix sur plusieurs films. Son premier portait très bien son nom. "Je veux juste en finir", c'est un peu le sentiment du spectateur face à ce pensum abscons d'un ennui à se jeter par la fenêtre, plusieurs fois si on est highlander, tant le film est ahurissant d'ennui.

Pour son second long-métrage il passe à l'animation et ce n'est pas mieux voire pire.


Pourtant le film dure 1h30 mais c'est long ! Qu'est ce que c'est long ! Peut-être une arme d'une efficacité redoutable pour endormir ses enfants le soir...c'est peut-être cela le talent caché de Charlie Kaufman. Hélas on est très loin des deux chefs d’œuvres sur lesquels il a travaillé début des années 2000 et pas tout seul, entouré d'une équipe et d'un réalisateur talentueux, Spike Jonze pour l'un et Michel Gondry pour l'autre. Je crois qu'il faut juste constater que Kaufman seul ce n'est pas bon. C'est fade et creux. Horrible.


La piste aux Lapins :



N°15 - La fille de son père

De Erwan Le Duc

Avec Nahuel Perez Biscayart, Céleste Brunnquell



Etienne a vingt ans à peine lorsqu'il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.


L'écriture sous forme éthérée et surréaliste peut plaire. Moi elle m'a gonflée. Certes, utiliser les grands yeux de Manuel Perez Biscayart (120 battements par minute, Au Revoir là-haut) est sympathique mais on a vite compris. Et le problème c'est que le scénario est décousu, que tout le monde n'est pas Bertrand Blier, surtout quand ce n'est pas drôle et souvent maladroit.

Le film est trop conscient de lui-même et cette écriture qui se veux disruptive et a certes convaincu des critiques qui devaient adorer le phrasé théâtral de certains films de la nouvelle vague. Personnellement çà me fatigue ou tout du moins çà peut être réussi quand un film de ce style d’école par de la poésie, mais là c'est de la poésie de cours de récré.


La piste aux Lapins :




N°14 - Gladiator 2


De Ridley Scott


Avec Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen



Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d'entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d'une main de fer. La rage au cœur et l'avenir de l'Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l'honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.


Il y a 24 ans j'avais détesté Gladiator que j'avais trouvé assez ridicule dans son scénario et ses personnages écrits à la truelle avec des invraisemblances historiques que même le spectacle hollywoodien ne pouvaient excuser.


Sans surprise je n'ai pas aimé cette suite du grand Ridley Scott, capable du meilleur comme du très moyen dans sa filmographie. Le boulimique de mise en scène qui nous pond un film par an quasiment et tente de repousser sa mort en accumulant des projets grandiloquents, livre donc une suite à son méga succès multi oscarisé.


Entendons nous, le film est distrayant comme les jeux et le sang l'étaient pour les romains. On est curieux de voir une bataille navale ou un rhinocéros dans une arène. C'est d'ailleurs pour cela que j'y suis allé. Les scènes de batailles sont moins ratées et donnent moins le vomis que celles de 2000 mais bon les personnages !


Si les acteurs font le job de Paul Mescal à Pedro Pascal en passant par Denzel Washington, leurs enjeux sont caricaturaux et on les voit arriver 1h30 avant. Sur un film de 2h28 c'est embêtant. Au passage on souhaite à Paul Mescal de ne pas doubler de volume en 10 ans comme Russell Crowe. Les empereurs romains frères sont complètement cons à un point qu'on se demande comment personne n'a pensé à les éventrer plus tôt. Denzel Washington est l'un des rares intérêts du film car il cabotine mais c'est rigolo.


C'est balourd, c'est creux.


La piste aux lapins :





N°13 - Ma vie ma gueule

De Sophie Fillières


Barberie Bichette, qu'on appelle à son grand dam Barbie, a peut-être été belle, peut-être été aimée, peut-être été une bonne mère pour ses enfants, une collègue fiable, une grande amoureuse, oui peut-être… Aujourd'hui, c'est noir, c'est violent, c'est absurde et ça la terrifie : elle a 55 ans (autant dire 60 et bientôt plus !). C'était fatal mais comment faire avec soi-même, avec la mort, avec la vie en somme…


Que dire? Le film reçoit plutôt de très bonnes critiques. C’est un film à titre posthume pour sa réalisatrice décédée cette année. Agnès Jaoui est une artiste très respectée à juste titre. Je suis grand fan.


Mais c’est la 2ème fois après le pénible « La vie de ma mère » en ce début  2024, qu’elle interprète un rôle de sexagénaire paumée, fragile psychologiquement et qui tente de surnager. Et dans les deux cas, son interprétation m’a gavée.


Ses moues et ses soupirs permanents sont franchement d’autant plus agaçants qu’Agnès Jaoui est de tous les plans. Et au final on se lasse du personnage car on la voit trop et qu’elle est mal dirigée.


A ceci s’ajoute une mise en scène qui n’a rien à dire sur un scénario attendu qui tente d’amener une forme d’originalité via des situations censées être incongrues alors qu’elles sont juste génantes et provoquent le malaise. Malaise de voir un film sans message, sans ligne directrice, avec une grande actrice en roue libre qui en fait des tonnes, et un humour pas drôle.


Bref, c’est mauvais et ca m’attriste d’autant plus que je suis plutôt bienveillant avec Jaoui.


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N°12 - The Sweet East

De Sean Price Williams



Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage sco­laire. Au fil de ses ren­contres, elle découvre un monde insoup­çon­né. Les frac­tures men­tales, sociales et poli­tiques des États-Unis, fil­mées comme un conte de fée ou une varia­tion d’Alice au pays des merveilles.


Su un concept interessant d'une jeune femme passant de l'autre côté du miroir comme Alice, se retrouvant plongée dans un monde underground d'activistes puis d'artistes tentant de réaliser un film puis de militaristes ultra droite, The Sweat East n'a pas zéro intérêt.


Il est simplement beaucoup trop brouillon et mal réalisé pour tenir le cap et son scénario comme ses dialogues font penser aux essais des artistes des années 60 et 70 proches de Warhol comme Paul Morrissey. On comprend l'intention mais pour moi ce n'est pas du cinéma. C'est un mec qui a pris sa caméra et qui s'est dit qu'il pouvait faire un film avec un scénario sibyllin et des dialogues soit perchés soit sans aucun intérêt à part enfoncer des portes ouvertes. Le film est arty à mort mais relativement creux et ce n'est pas parcequ'on singe cette liberté créative de filmer façon caméscope dégueulasse qu'on réalise une œuvre d'art. Agaçant.


La piste aux lapins :



N°11 - The kitchen



Dans un contexte d'injustice croissante et d'embourgeoisement, un jeune garçon trouve sa place dans le dernier endroit encore disponible pour les habitants les plus défavorisés de Londres.

De la Sf sans idée, sans rythme, sans jeu d'acteur, une perte de temps franchement énervante qui donne envie de résilier l'abonnement Netflix pour leur incapacité à sélectionner des scenari qui se tiennent. Boring !!!


Pourvu qu'on n'ait pas droit à la suite genre, "The cellier"...



N°10 - Le salaire de la peur



Le chef d’œuvre d’Henri-Georges Clouzot, palme d’Or 1953 et succès public retentissant à l’époque avec près de 7 millions de spectateurs, méritait t-il qu’on lui crache ainsi sur la mémoire.


Tout le monde n’est pas Yves Montand et Charles Vanel et les nouveaux acteurs de ce remake signé Netflix sont bien fadasses. Ce n’est pas faire injure à Franck Gastambide, Alban Lenoir et Ana Girardot, pas de mauvais acteurs dans l’absolu mais qui sont ici livrés à un scénario qui manque sérieusement de chien.


Là où Clouzot jouait de la psychologie des personnages avec une finesse bluffante, Julien Leclercq tire de gros traits pour au final simplifier la complexité du chef d’œuvre de Clouzot sur l’autel du film d’action badass comme on en a vu des centaines. Ce n’est pas catastrophique, c’est juste ennuyeux, le film mettant 40 minutes à démarrer avec des scènes d’actions caricaturales alternées de dialogues vraiment nazes et d’enjeux aussi excitants qu’un navet avec Jean-Claude Van Dame. A éviter donc.


Et si on pouvait éviter de profaner les chefs d’œuvres qui ont façonné le septième art ce serait bien aussi. Le cinéma a toujours connu le concept du remake, mais il est extrêmement rare que le pompage fonctionne. En l’occurrence ce film oubliable était vraiment inutile.


La piste aux Lapins :




N°09 - American Fiction







De Cord Jefferson

Avec Jeffrey Wright, Tracee Ellis Ross


Thelonious "Monk" Ellison, professeur d'anglais, écrit un roman satirique sous un pseudonyme, dans le but de dénoncer les hypocrisies de l'industrie de l'édition.


J'ai rarement vu un film aussi encensé par la presse, sélectionné aux Oscars, me surprendre à ce point. Le film est d'un ennui terrifiant. J'ai été littéralement stratifié par l'absence totale d'action, le scénario faisant du sur-place avec un soit disant humour franchement navrant et une absence totale de colonne vertébrale. Le film dure 1h57 mais en ressenti c'est plus un pensum de 4 h sans réelle direction.


Une véritable cure à éviter absolument.


La piste aux Lapins :



N°08 - L'Empire

De Bruno Dumont




Entre Ma Loute et La Vie de Jésus, entre le ciel et la terre, Bruno Dumont nous offre une vision caustique, cruelle et déjantée de La Guerre des étoiles.


Enfin çà c'est le pitch car le film est très très mauvais. Je n'ai jamais beaucoup aimé le cinéma de Dumont, extrêmement élitiste et intello, qui se complait à filmer des ploucs de sa région natale, le Pas-de-Calais, avec une forme de condescendance insupportable.


Mais voilà, les critiques parisienne s'extasient de voir des acteurs non professionnels jouer comme des patates. Cà fait tellement vrai.


Moi je trouve çà très gênant et très nul. Et bien là vous mélangez cet univers aux clichés de Star Wars et çà se voudrait drôle. Sauf que c'est juste affligeant de manque d'intérêt, de manque d'enjeu. C'est laid et c'est long. C'est fauché et çà ressemble plus à un film d'amateur filmé à l'iphone avec comme acteurs les amis du village. Horrible de s'infliger celà !


La piste aux Lapins :




N°07 - I saw the TV Glow

Avec Justice Smith, Brigette Lundy-Paine


Deux adolescents marginaux voient leur émission de télé favorite être annulée subitement. La frontière entre ce qui est réel et ce qui est de la fiction commence peu à peu à s'estomper.


Encore un film indépendant américain qui se la joue arty et tente de copier David Lynch ! Sauf que c'est mauvais. Pourtant le thème n'était pas inintéressant que de scruter la solitude des adolescents compensée par une addiction à une réalité parallèle avec un côté Sf rappelant le meilleur de Greg Araki.


Mais tout semble déjà vu ailleurs en mieux, les effets spéciaux de carton pate n'ont rien de touchants mais sont plutôt affligeants de laideur. On a l'impression de voir un court métrage d'étudiant en cinéma 1ère année qui tenterait un truc sauf que ce n'est pas court et çà dure 1h40 ! Au secours !!!!


La piste aux Lapins :




N°06 - Ferrari



Présenté à Venise voici une arlésienne de cinéma qui était censée permettre à l'immense Michael Mann de tourner de nouveau, à 80 ans.


Michael Mann s'est fait très rare ces dernières années puisque "Public ennemies" avec Johnny Depp et Christian Bale remontait à 2009 et que son "Hacker" est passé inaperçu et n'a pas soulevé des critiques dignes du réalisateur de "Heat" et "Collateral". Mann s'inspire du livre Enzo Ferrari: The Man, the Cars, the Races et se déroulera en 1957.


Alors que la faillite menace sa firme co-fondée avec épouse et que le couple va mal suite au décès de leur fils. Enzo Ferrari se lance alors sur une course légendaire, leMille Miglia. Annoncé depuis 2014, le film a vu passer Christian Bale puis Hugh Jackman en rôle titre. Mais Bale ne pouvait gagner assez de poids en peu de temps et a du laisser tomber.


Penelope Cruz est Laura Domonica Garello Ferrari qui épousa le pilote en 1923.


Le génial Adam Driver a le rôle-titre, après avoir incarné un autre richissime italien avec House of Gucci de Ridley Scott. Shailene Woodley joue Lina Lardi, sa maîtresse.


Sauf que voilà, le film est vraiment raté.


Il avait tout sur le papier pour être réussi. Mais Mann s'est planté sur son casting. J'adore Adam Driver mais là çà ne le fait pas. Certes le personnage était hanté par le fantôme de son défunt fils mais on a du mal à accrocher à ce personnage froid, qui s'émeut à peine de la mort d'un pilote ou de spectateurs. Le type est tellement antipathique qu'on ne s'y attache pas un instant. Pire, l'histoire commerciale derrière les enjeux de formule 1 ne sont pas intéressants. Mann, roi du thriller, aurait pu faire rugir les moteurs. Mais même les images de courses sentent les images accélérées et manquent cruellement de brio.


En regardant le film, on se dit que n'importe qui aurait pu le réaliser et on ne reconnait pas la pâte de Michael Mann tans son film sombre dans un classicisme chiant et se termine à un moment où ou est partagés entre "enfin c'est terminé !" et "ah mais c'était çà l'histoire ? elle a à peine commencée !".


Film éminemment frustrant et qui sent le renfermé et le gros ratage industriel, on comprends mieux pourquoi le film n'a pas pris le risque de la sortie en salles, où il se serait assurément pris un gros mur.


C'est triste.


N°05 - Drive-Away Dolls

De Ethan Coen


Alors que Joel Coen a réalisé son film solo avec le très réussi The Tragedy of MacBeth sorti sur Apple en 2022, Ethan Coen fait lui aussi une infidélité à son frère pour son premier long métrage en solo.


Ecrit avec son épouse Tricia Cooke, le long métrage est un road trip d'un couple lesbien. L'histoire suit une fêtarde qui fait se ballade en Philadelphie avec son amie plus introvertie qu'elle.


Margaret Qualley et Geraldine Viswanathan sont impeccables dans les rôles et très à l'aise. On retrouve un peu l'humour des Coen dans des péripéties diverses avec deux apparitions de Pedro Pascal (The Last of Us et The Mandalorian), et Matt Damon.


Le problème est que le film est certes provocateur côté lesbien et nous montre bien la libération sexuelle avec son personnage principal obsédée par le fait de se tapper des nanas, mais le film repose un peu trop là dessus. Ceci peut être drôle quoique pas à s’esclaffer et on a souvent l'impression d'être dans un sous-Coen ou un demi-Coen...hahaha ! ben oui, çà tombe bien, il n'y a qu'un frère à la réalisation.


Côté réalisation justement, l'image est plutôt cradingue et les effets visuels rappelant les psychotropes des années 70, un peu clichés et datés. Niveau milieu lesbien, la nymphomanie du personnage principal est lassante et clichée là aussi, et au bout du 10ème cunnilingus la gêne commence à arriver...disons que c'est un peu lourdaud. On a compris que le réalisateur et son épouse co-scénariste sont "cool", pas besoin de le clamer aussi fort, çà fait vieux qui se la jouent branchés et çà vise à côté.


Se dégage donc un sentiment de comédie sympathique aux enjeux franchement décevants et aux rebondissements très loin de l'hilarité que pouvait dégager le tandem des frères Coen dans leurs bonnes et excellentes comédies. Le scénario étant paresseux, le film est gentiment divertissant mais oubliable.



N°04 - Argylle


De Matthew Vaughn




Matthew Vaughn a réussi son pari de créer une franchise fun, ultra référencée mixant humour, action et second degré dans les excellents Kingsman et Kingsman, Le cercle d'Or. Il a réussi sa suite, ce qui est souvent très dur comme étape.Un troisième épisode est donc officiellement annoncé et sera "la conclusion de la relation entre Eggsie et Harry Hart" mais il faudra attendre ...


Un autre film de l'univers Matthew Vaughn, "The King's Man : Première Mission" s'intéressait aux services secrets au début du XXème Siècle et ce fut une énorme déception.


Mais le réalisateur est de retour et compte lancer une autre franchise d'espionnage, qui selon lui pourrait concurrencer James Bond.


Argylle se vendait comme un film aussi barré avec en espion premier rôle Henry Cavill (Justice League), qui a déjà joué les espions dans Mission Impossible et dans Uncle, des agents très spéciaux de Guy Ritchie. Le génial Sam Rockwell (3 Billboards, Les Panneaux de la vengance, Moon), mais aussi Bryce Dallas Howard (Jurassic World), Bryan Cranston (Breaking Bad), ou le culte Samuel L. Jackson  (Pulp fiction) et John Cena entourent Henri Cavill.


Seulement voilà, Argylle est une tromperie sur la marchandise car Henri Cavill n'est pas du tout le héros et s'avère être un personnage de papier. Et si l'idée peut être rigolote, cette chère Bryce Dallas Howard n'a pas du tout le même charisme. Elle est même super gonflante en écrivaine américaine enveloppée qui a peur de tout et vit dans son imaginaire daté et cucul.


Il y a effectivement de l'action et les effets spéciaux sont disons moyens mais digérables mais ce qui manque surtout c'est l'humour et la surprise ! Car comme dans Kingsman, le réalisateur nous balance des rebondissements réguliers et des surprises de scénari qui finissent par devenir soit lassants soit attendus et surtout...on a la ferme impression de voir une parodie de film d’espionnage déjà vue sous mille coutures en mieux et notamment dans ses deux opus de Kingsman.


Le réalisateur s'est donc planté deux fois d'affilée à cause surtout d'un scénario pas terrible et d'un rythme soit décevant pour le prequel de Kingsman soit épileptique et fatigant pour ce Argylle qui ne marquera pas les mémoires.


Apple Tv qui finance doit être dégoutée après l'insuccès critique et box-office du Napoléon de Ridley Scott. Cà fait deux films très très chers et complétement ratés. Ce qui est sur c'est que vu le résultat et le box-office catastrophique que Argylle risque de faire, Apple se financera pas une suite qui risquerait de davantage nous écorner les yeux. On se console avec ce que l'on a.


La piste aux Lapins :






N°03 - Megalopolis


De Francis Ford Coppola

Doublement palmé pour Conversation secrète en 1974 puis Apocalypse Now, en 1979, le réalisateur culte qui n'a rien tourné depuis 2013 et Twixt revient avec un film d'anticipation fou qu'il cherche à réaliser depuis 30 ans et qu'il présente comme son probable dernier film. Pour cela il a autofinancé 100 M$ soit un énorme budget en vendant ses propres vignobles afin d'avoir une liberté créative totale.


Hélas, les critiques assassines de Cannes avaient raison en partie. Je m'étonne d'ailleurs de voir un tiers de la presse sur Allociné trouver le film excellent.


J'aurais tant aimé aimer ce film et j'y allais sans préjugés, voir même avec l'envie de l'apprécier. Pour le geste, le panache de ce grand metteur en scène qui emmerde tout le monde et dilapide son patrimoine pour faire le film qu'il souhaite.


A certains moments, Megalopolis est surprenant et a des éclairs de mise en scène qui rappellent Coup de Cœur ou Twixt soit pas ses meilleurs opus mais des films où le réalisateur se sentait totalement libre d'expérimenter. En ce sens Megalopolis est touchant de part ce qu'il essaie de faire. Coppola nous parle de créativité, de l'indépendance de l'artiste face au consumérisme et à la société des jeux et du pain. C'est naïf et hélas c'est cliché. Son film aurait pu prendre car c'est une fable et c'est annoncé comme tel dès le départ. On aurait pu passer sur certains effets spéciaux franchement laids et s'extasier sur certaines idées de mise en scène. Le film foisonne de tentatives qui font clairement penser à un jeune réalisateur fougueux qui tente un peu de tout et veux mettre toute sa cinéphilie et ses références à l’écran quitte à passer pour hyper présomptueux. C'est d'ailleurs ce que j'avais trouvé de courageux et de brillant dans Tetro.


Mais ici il manque deux élèvements essentiels, la poésie et l’incarnation. Nombre des passages du film auraient pu largement émouvoir mais ils semblent montés assez mal et les personnages sont trop statiques et on se fiche un peu de ce qui peut leur arriver, on ne s'attache à aucun d'eux. Le côté kitch assumé de ce péplum rétrofuturiste m'a plutôt amusé et ni cet aspect là fortement critiqué ni la mise en scène sans toujours une grande cohérence ni le scénario qui n'est pas du tout complexe et enfonce plutôt des portes ouvertes, ne m'ont gêné plus que celà. Bien des films ont ces caractéristiques et sont très réussis. Voire même, les effets spéciaux pas toujours au top auraient pu s'effacer si le casting avait apporté une émotion, une réelle émotion. Pourtant les acteurs au premier rang desquels Adam Driver jouent bien leur partition. Mais çà ne prend pas.


C'est vraiment triste que Coppola finisse sa carrière sur ce film car malgré ses dires, il est peu probable qu'à 86 ans il tourne un autre film après un tel fiasco financier qui s'annonce et alors qu'il met un temps fou entre deux productions. Après, le geste artistique limite punk m'amuse malgré tout. Je n'ai pas tout détesté de ce film relativement difficile à digérer. Il y a certains moments qui font apercevoir ce que le réalisateur voulait montrer, et puis il y a toutes les autres scènes souvent longues où la gène plus que l'ennui prend le dessus.


Ceci n'enlève rien à la filmographie de ce grand Monsieur, c'est juste dommage.



Joker folie à deux


De Todd Phillips


A quelques jours de son procès pour les crimes commis sous les traits du Joker, Arthur Fleck rencontre le grand amour et se trouve entraîné dans une folie à deux.


Le film "Joker" sorti en 2019 était un pari à petit budget pour la Warner mais qui a cartonné niveau critique et rapporté plus d'un milliard au box-office soit l'un des films de comics les plus rentables de la firme.


Cette suite avec Joaquin Phoenix, qui a reçu l'Oscar du meilleur acteur pour le rôle et son réalisateur Todd Phillips, Lion d'Or à la Mostra de Venise, était quasi inévitable.


Le réalisateur a pris son temps, embauchant Lady Gaga dans le rôle de la compagne du Joker, la célèbre Harley Queen et choisissant la comédie musicale pour illustrer la romance du psychopathe anarchiste.


Alors que le premier film choisissait de s'inspirer des films scorcesiens des années 70, celui-ci fait un virage à 180° et se prend...un gros mur.


Tout est raté dans ce film. Le personnage du Joker a perdu de sa complexité et de son côté politique qui s'est totalement effacé au profit d'un neurasthénique psychopathe. Le personnage d'Harley Queen est un peu folle mais franchement fadasse tandis que les chansons provoquent au mieux une indifférence totale au pire une "gênance" un peu longue. Car le film met des plombes à décoller des scènes de rencontres pour s'enliser entre les murs d'un tribunal. 2h19 de film et un budget de 200 M mais où ont-ils foutu le pognon à part dans le salaire des acteurs ?


Avec 206 M$ au box-office niveau mondial et 58 M seulement sui le sol américain, c'est l'un des pires flops de l'année et l'une des plus grosses déceptions, en miroir inversé au premier opus.


Et vous savez-quoi ? C'est bien fait car c'est mauvais et chiant. Next.





N°01 - Kinds of Kindness


De Yorgos Lanthimos


Après The Lobster et Mise à mort du cerf sacré, puis l'excellent "La favorite", qui a valu à Olivia Colman l'Oscar de la meilleure actrice, Yorgos Lanthimos a frappé très fort en ce début d'année avec Pauvres créatures, Lion d'Or à Venise.


Emma Stone incarne son meilleur rôle dans ce film anti-patriarcal, drôle et visiblement d'un imaginaire confondant.


Le réalisateur indé qui a grave le vent en poupe, est revenu en juin avec Kinds of Kindness et ses acteurs fétiches Emma Stone, qui vient de remporter l'oscar de la meilleure actrice pour Pauvres Créatures , Wellem Dafoe, Margaret Qualley, et un petit nouveau chez lui, Jesse Plemons.


Il s'agit de trois histoires où les acteurs jouent des rôles différents dans des styles différents.


Je rattrape donc le film en streaming mais quelle n'est pas ma déconvenue. Moi qui aime beaucoup ce que produit le réalisateur, je peux juste dire que le film est à peine regardable. Certes on retrouve le bizarre du cinéaste mais ce n'est jamais drôle, c'est juste glauque de bout en bout et sans aucun message, aucune parabole, rien. Le film est creux et nous balance des scènes obscènes et malaisantes pour nous provoquer. Les situations sont moralement perturbantes et gênantes mais juste de façon gratuite.


Cette complaisance m'a franchement gavée en même temps qu'un ennui profond sur ces 2h44 interminables de mauvais goût. La provocation est donc le fil directeur de ce film où l'on voit des êtres soumis, aux histoires pas intéressantes mais abjectes à regarder, où l'on voit la petitesse de l'humain dans des situations burlesques mais sans l'humour. Le film est affligeant. Espérons que c'est un accident de parcours.


La piste aux Lapins :



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