De: Claude Lelouch
Claude Lelouch réunit le couple culte de sa Palme d'Or, "Un homme et une femme", 53 ans après. Forcément, on pouvait craindre la très mauvaise idée puisque Lelouch n'a rien fait de potable depuis 20 ans...et encore je suis gentil. Si ce n'est que le réalisateur a l'excellente idée de réécrire l'histoire des personnages (puisqu'il avait déjà donné une suite dans les années 80). L’ancien pilote de course perd la mémoire et a été accepté en maison médicalisée tandis que son fils retrouve la seule femme qu'il a aimée et qui se souvient de lui. Ils se sont séparés à 30 ans et ont mené chacun leur vie sans jamais oublier l'autre. A l'heure où cette vie se termine, ils regrettent et préfèrent passer quelques instants ensemble, malgré la vieillesse et ce que le temps a abimé.
Réunir Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée est au final une très bonne idée. L'immense Trintignant, l'un de mes acteurs préférés, est atteint d'un cancer depuis un moment déjà et il est très affaibli. Évidemment ce sera son dernier film comme celui d'Anouk Aimée, lumineuse et au charme encore bien présent. Mais justement, l'émotion est très forte car non seulement les deux acteurs sont d'une grande justesse mais l'idée d'entrecouper le film de souvenirs issus du film d'origine est pertinente. On mesure les ravages du temps sur ces visages si jeunes et beaux en 1966. On y mesure aussi les derniers espoirs de vie même au seuil de la fin. Ce n'est pas nouveau et même universel comme thème mais Lelouch l'aborde avec finesse, ce qui n'était pas gagné. Après évidemment il y a la musique insupportable que Lelouch balance dans tous ses films et qui plombe de ridicule certaines scènes. Cette fois-ci on se mange du Calogero...bon moi je suis plus musique alternative, pop, rock ou électro...donc là c'était super raide à écouter car vraiment pas bon du tout.
Le film demeure cependant équilibré, plutôt gai et s'offre même la force de faire un beau clin d’œil à l'histoire du septième art. Merci à Claude Lelouch d'avoir donné l'occasion de voir Jean-Louis Trintignant dans un dernier bon rôle. Merci.
La piste aux Lapins :
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