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Love Lies Bleeding

De Rose Glass




Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.


Je ne suis pas toujours fan des films lesbiens assumés. En général çà me gonfle vite car c'est souvent rapidement cliché. Force est de constater que ce Love Lies Bleeding est une excellente surprise. Certes il y a les scènes de sexe très chaudes qu'on retrouve dans ce type de production et que je trouve pour ma part toujours trop appuyées et longues. Mais ici la réalisatrice y apporte du chien, c'est sexy plus que sexuel et les deux actrices portent le film sur leurs épaules.


Kristen Stewart casse encore plus son image et il est loin très loin le temps de Twilight. Non seulement elle assume son homosexualité en public et c'est courageux encore aujourd'hui à Hollywood mais en plus elle aligne des films exigeants, pas toujours réussis mas au moins elle se met en risque. Elle alterne depuis 15 ans films grand public pour entretenir son côté bankable (Blanche-Neige et le chasseur, Charlie's Angels) et a tourné pour Olivier Assayas (Sils Maria, Personal Shopper), Woody Allen (Café Society), Ang Lee (Un jour dans la vie de Billy Lynn), Pablo Larrain en Lady Di (Spencer), David Cronenberg (Les crimes du futur) ou joue aux côtés de Julianne Moore (Still Alice).


Quant à Katy O'Brian, quasi inconnue, elle déchire grave en femme bodybuildée et homeless qui rêve de décrocher un prix de body-building à Vegas pour trouver un job.


Le célèbre compositeur  Clint Mansell (qui a collaboré sur la plupart des films de Darren Aronofsky, Requiem for a dream, Black Swan, Pi, The Wrestler, mais aussi sur Moon, Ghost in the Shell, Stoker) signe une BO pop-rock excellellente.


Rose Glass montre cette Amérique profonde et paumée qu'on a vu si souvent chez les frères Coen. D'ailleurs elle n'emprunte pas que le milieu et parfois s'aventure dans le style jouissif des célèbres frangins mêlé d'humour noir et de violence graphique qui vous saute à la figure. Le film fait parfois penser au Crash de Cronenberg pour sa violence soudaine et la douleur des corps ou au Paris Texas de Wim Wenders pour son no man's land américain ou au Lost Highway de David Lynch. Il y a pire comme références.


Le film est politique par le message en sous-texte sur le port d'arme ou sur les violences à l'égard des femmes tout en emballant le tout dans un thriller hyper tendu et dont plusieurs belles idées de mise en scène font décoller le film plus haut.


Là où "Love Lies Bleeding" aurait pu être une sorte de sous Bonnie and Clyde lesbien, Rose Glass en fait un film avec forte identité et deux personnages solitaires auxquels on va s'attacher par leur passion dévorante qui entretient le feu du film. Le film est singulier même si ultra référencé et il arrive à se détacher de ses inspirations pour livrer un film extrêmement réussi.


Elle n’hésite jamais à verser dans le kitsch, le nihilisme, l'ironie dark et la brutalité sans jamais rien lâcher à cette histoire d'amour sur le fil entre deux accidentées de la vie, victimes en premier lieu du milieu dont elles sont issues et de la région d'Amérique où elles sont nées, ultra pauvre et éloignée de tout. Une des très bonnes surprises de ce premier semestre.


La piste aux Lapins :




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