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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Napoléon

De Ridley Scott




Depuis le succès de Gladiator en 2000, Ridley Scott est devenu boulimique de tournage, pour tourner avec frénésie les deux tiers de sa carrière en 20 ans là où il avait tourné seulement 10 films les 23 premières années de sa carrière. Certains diront, dont votre blanc lapin préféré, qu'il aurait mieux fait de prendre son temps et de faire du qualitatif.


Le réalisateur tourne en général un film tous les deux ans quand il cartonne et plus généralement tous les trois, quatre voire cinq ans...et non tous les 1,25 années. Or si Scott a tourné des chefs d’œuvre comme Alien le huitième passager, Blade Runner ou de très bons films comme Les Duellistes, Thelma et Louise, c'était durant sa carrière moins speed. Gladiator est pour moins un gros glaviot sans aucune cohérence, Hannibal un film de commande sans âme. Ses autres films des 20 dernières années sont relativement réussis à savoir La Chute du faucon noir, Les Associés, Kingdom of Heaven, Une grande année, American Gangster, Mensonges d'État, Robin des Bois, Prometheus, Exodus, Seul sur Mars, Alien Covenant, Tout l'argent du monde. Ses deux derniers films sortis à deux mois d'intervalle en 2021 furent des réussites artistiques mais un four au box-office pour Le dernier Duel avec Adam Driver / Matt Damon / Ben Aflleck et un succès commercial pour House of Gucci avec Lady Gaga, Adam Driver, Jared Leto et Al Pacino. Mais à 86 ans, le réalisateur semble avoir peur de la mort et accélérer les projets.


Le réalisateur a visiblement profité de la guerre des plateformes de streaming pour aller chercher un budget très confortable auprès d'Apple qui a changé sa doctrine et fait l'inverse de ses concurrents en sortant le film au cinéma avant de le diffuser en exclu sur Apple Tv comme elle l'a fait pour le dernier Scorsese, Killers of the flower Moon.


"Napoléon" est donc la grande fresque historique narrant l'ascension de Bonaparte qui prend les traits d'un des meilleurs acteurs au monde l'excellent Joaquin Phoenix.


Vanessa Kirby (Mission Impossible, The Crown saison 1 et 2) incarne Joséphine de Beauharnais et vole quasiment la vedette à Phoenix. Elle transperce l'écran et apporte le degré de sentiments nécessaire. Et c'est vrai que c'est curieux l'angle qu'a pris Scott. Il montre Napoléon comme un type légèrement obtu (ahah) et nous balance toutes les images attendues de son odyssée vers la gloire puis sa chute mais il semble davantage s'intéresser à l'homme amoureux et à sa relation très sexuelle avec Joséphine. Il y a beucoup de scènes de sexe sur les 2h38 de film et c'est vrai qu'on est surpris, d'autant que Scott fait de sacrées accélérations dans son film. On se doute qu'il livrera pour Apple une version longue puisqu'il y aurait une version de 4h30 mais pas sur d'avoir le courage d'y retourner. Et surtout çà se voit qu'il a coupé des scènes. Napoléon donne un sentiment de film un peu monté rapidement. Les scènes de bataille sont certes impressionnantes et estétisantes, ce qui est à la fois beau et contestable mais le film a des énormes problèmes.


Outre le fait que tout le monde parle en anglais et que j'ai un de mal au début avec celà, outre le fait que Joaquin Phoenix a 49 ans et n'est pas crédible dans le rôle d'un trentenaire, ne prenant du coup pas une ride du début à la fin...outre le fait que le film passe très vite sur plein d'évènements et n'explique que très légèrement le côté stratège du personnage, le film manque cruellement d'un point de vue.


Enfin si, on a bien compris qu'il aimait baiser avec Joséphine l'empereur, mais sinon ? Je comprends que Scott ait voulu humaniser le personnage et montrer un côté sentimental et bestial mais c'est ultra résumé. La mégalomanie aurait pu être traitée autrement, avec plus de finesse et là c'est quand même très bourrin. Et quel est son héritage ? Des centaines de miliers de morts ? Oui...et c'est tout ? Le film donne une impression générale de fadeur pour un personnage pourtant si iconique. La légende napoléonienne se trouve ainsi basardée à coup de clichés et la substance du film semble toujours rester à la surface du mythe.


La forme prend le pas sur le fonds et de grande histoire il ne reste que des cartes postales non analysées et mises en perspective. On survole la grande histoire avec des scènes qui laissent souvent sur la fin.


On appelle çà un gros rattage. Il n'est juste pas du tout au niveau du personnage, que l'on parle de Napoléon ou de Ridley Scott.


La piste aux Lapins :









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