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Sucker punch

De: Zack Snyder


Le pitch : une jeune fille est internée par son beau-père à la mort de sa mère, pour des raisons d'argent et de viols du Monsieur. Elle doit être lobotomisée dans cinq jours et décide de s'évader dans sa tête pour se surpasser et s'évader pour de vrai. Voilà, le film est finis. "Au revoir".

Zack Snyder a beaucoup de détracteurs depuis son adaptation de la bande-dessinée "300" de Frank Miller à l'imagerie crypto gay très belle certes mais vide de substance. Des combats s'enchainaient au ralentis avec une palette graphique des plus bluffantes mais le film était juste une démonstration avec de vrais acteurs qui aurait fait bonne figue en ouverture d'un jeu vidéo...

Mais était ce encore du cinéma ? Moi ce genre de propos m'agace car le cinéma peut être pur divertissement. Sauf que je me suis fait prendre à ma propre tolérance...


Ensuite, il osa s'attaquer à la bande dessinée culte "Watchmen", et réussit l'impossible en restant ultra fidèle au comic book et en l'utilisant comme un storyboard de grand luxe, là où tous les autres réalisateurs s'y étant essayé, de Terry Gilliam à Darren Aronofsky, avaient tenté d'insuffler leur propre vision et s'y étaient cassé les dents.


J'ai beaucoup aimé "Watchmen" justement car Snyder servait le propos, le fond. Et "300" était juste joli car il servait une bande-dessinée sans histoire.


Et bien pour "Sucker punch", vous prenez les inconvénients des deux, vous secouez très fort, vous vous tapez quand même 2h30 à attendre, c'est long, très long. Vous ressortez super énervé, avec une envie curieuse de massacrer votre prochain, à l'image des héroïnes du film. Non parceque l'adrénaline a été trop forte et le film super fun avec de bonne grosses bombasses avec des guns...non, ça c'est le principe du film de mecs qu'a voulu réaliser Snyder pour se faire plaisir. Mais l'effet est inverse. Il m'a rendu rageur dans le plus mauvais sens du terme. Quel ennui ! Un ennui énervé...c'est un sentiment étrange.

Son film est un prétexte, pour démontrer tout son talent de mise en scène d'action avec de très jolis effets spéciaux, une photographie superbe et une imagerie mixant steam punk, manga, jeu vidéos de combats...et puis ses fameux ralentis, là il se lâche. Mais passé la première scène de baston, toutes se ressemblent et deviennent de plus en plus creuses. En effet, dès le début on comprend que son film suivra un schéma bancal sans enjeu dramatique et avec pour seul futur proche l'étape dans un monde imaginaire ou plutôt un plateau supérieur à atteindre comme dans un jeu vidéo. Mais bon, quitte à jouer à un jeu, autant en être l'acteur et non un spectateur passif obligé de se coltiner les expressions poussives des diverses actrices. Enfin elles ne jouent pas. Elles font la moue. Elles sont si sexy, les yeux papillonnant, les fringues bien moulantes et les pauses lascives. Ok, et après.


Monsieur Zack Snyder, je vous conseillerais de vous taper un bon boulard et une console de jeu, c'est très bien aussi. Mais nous, spectateurs, ne sommes pas obligés d'être votre refouloir.

Surtout pour nous montrer votre manque total d'originalité de gros machiste hétéro que vous êtes. Super! Des nanas pulpeuses avec des guns ! Wahou ! J'attendais une scène lesbienne entre deux d'entre elles, on aurait été dans le cliché jusqu'au bout.

Mais non, le film doit rester grand public. Les méchants sont tous des robots ou des êtres non humains. Dès lors il n' y a pas une goutte de sang. Enfin si à un moment pour faire pleurer mais moi ça m'a fait rire, jaune... les scènes d'émotion pathétiques alternant avec des phrases philosophiques sur le sens de la vie...du grand n'importe quoi. Très adolescent. Je m'inquiète à ce stade pour l'état mental du réalisateur. Il est resté bloqué. Mais ses rêves d'enfants n'ont rien de poétiques, ils sont froids et font plus penser à un ado à la sexualité refoulée qu'à une boite de pandore à l'imaginaire débordant.


En fait, c'est que Zack Snyder est très influencé et référencé dans son imaginaire. Ce n'est pas critiquable en soit, on l'est tous. Simplement ce qu'il retranscrit en images de toute beauté ce n'est pas quelquechose qui vient de lui, de son propre mélange à lui, non. Si l'on prend Terry Gilliam, mon réalisateur adoré, ce dernier est aussi inspiré de bien d'artistes différents mais il a créé son propre style, ses propres référents visuels, parfois tels des patchworks. Le plus criant manque d'inspiration dans "Sucker punch" réside bien entendu dans ce magnifique dragon qui apparait au milieu du film. C'est marrant car Tim Burton à qui je reproche de n'avoir plus rien à nous proposer à part s'auto-caricaturer, nous a aussi pondu un dragon dans son très mauvais "Alice au pays des merveilles".


A quoi sert t il de proposer cet animal fantasmagorique de manière aussi basique, avec un combat à la con vu des centaines de fois. C'est que le dragon est plus impressionnant avec les technologies du jour ? Non, plus maintenant, plus en 2011. Et visuellement, l'animal n'a même pas une touche particulière. C'est un dragon classique, banal, le dragon qu'on pourrait rencontrer dans la rue et lui tapper sur l'épaule, on ne verrait même pas qu'il bosse à Hollywood, non mais !

Bref bref bref, à votre avis, j'ai aimé ? Ahah...


Non ma conclusion surtout est que Zack Snyder est un très bon faiseur, que ça lui a réussi sur "Watchmen" mais que pour ses autres films, il faut lui subtiliser le crayon ou la souris, comme ses héroines piquent des objets à droite à gauche. Mais surtout ne pas le laisser écrire, c'est une catastrophe. Snyder a voulu faire son "Alice au pays des merveilles" punk. Et bien après celui très chiant de Tim Burton, je peux vous dire sans aucune retenue que Terry Gilliam a gagné haut la main avec sa version très éloignée mais au moins personnelle qu'est "Tideland" ; un film qui n'a pas froid aux yeux, qui ne vous noie pas d'effets spéciaux pour vous vanter un imaginaire prémâché, qui vous parle vraiment de l'enfance et de ses démons, un film incompris à l'époque et pourtant si grand, si sombre, si débordant d'imaginaire.


Snyder a intérêt à réussir "Superman the man of steel" avec Henri Cavill (des tudors) en héros. En effet son "Watchmen" n'avait pas marché hélas (107 M$ au USA pour 130 de budget), son film d'animation "the legend of the guardians" avec des hiboux non plus (55 M$ USA pour 80 de budget) et son "Sucker Punch" avec un budget de 82 M$ n'en a récolté que 19 au cours de son premier week-end d'exploitation...sacrée claque ! Bien fait. Mais bon, on lui refile des budgets, à lui. Le scénario de Superman a été supervisé par Christopher Nolan et son frère, le film a donc une chance d'être réussi.


"Sucker punch" a autant à voir avec un film que moi avec le dressage d'éléphants. N'y allez pas ! Je vous aurez fait gagner 2h30. C'est précieux.


La piste aux Lapins :










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