Terry Gilliam tournera "The Carnival at the End of Days" en avril avec Johnny Depp en diable, Jeff Bridges en Dieu, Adam Driver, Jason Momoa...
- Blanc Lapin
- 2 mars
- 2 min de lecture

Terry Gilliam, mon réalisateur préféré, est un maître de l'imaginaire débridé, à la fois sombre et hilarant. Son univers regorge de voyages dans le temps, de nains et de références aux Monty Python, dont il fut membre. Son style unique, chaotique mais génial, a donné naissance à des chefs-d'œuvre et grands films comme Brazil, L’Armée des 12 singes, Les aventures du Baron de Munchausen, Fisher Kig, Bandits bandits, Sacré Graal, L'imaginarium du Docteur Parnassus, Las Vegas Parano et son arlésienne la plus connue, L'homme qui tua Don Quichotte. Malgré des échecs et des polémiques absurdes, il n’a jamais cessé de défendre un cinéma inventif et anti-conformiste.
Farouchement libre, Gilliam a abandonné sa nationalité américaine en 2000, en réaction à l’invasion de l’Irak par George W. Bush, qu’il exécrait. Sa détestation de l’extrême droite et du populisme trumpiste, qui doit être à son plus haut aujourd'hui, tout comme son rejet des excès du wokisme et de l’uniformisation des pensées, se reflétera sans doute dans The Carnival at the End of Days. Le film s’annonce comme une charge contre les esprits étriqués et l’absence de nuances, un combat qui lui tient à cœur depuis qu’il a été victime d’ostracisation à Londres. Alors qu’il montait un opéra sur Into the Woods, certains employés lui ont reproché une plaisanterie sur la transidentité, menant à l’annulation du spectacle avant qu’il ne puisse le produire ailleurs. Profondément affecté par cette chasse aux sorcières stupide, il a dénoncé la cancel culture et le manque de recul, lui qui a toujours manœuvré entre satire et second degré pour plus de tolérance.
Aujourd’hui, à 84 ans, il prépare The Carnival at the End of Days, une satire où Satan tente de sauver l’humanité pour garder son enfer en activité. Le film réunit un casting impressionnant : Johnny Depp en Diable, Jeff Bridges en Dieu, Adam Driver et Jason Momoa dans des rôles inconnu. Asa Butterfield et Emma Laird viennent également d’être annoncés dans les rôles d’Adam et Ève.
Le projet, ambitieux, repose sur un budget estimé à 30 millions de dollars. Gilliam a coécrit le scénario avec Christopher Brett Bailey, un jeune auteur de 34 ans, preuve de son désir de garder un regard neuf. L’Italien Andrea Iervolino, producteur reconnu (Ferrari, Maserati: The Brothers, To The Bone), joue un rôle clé dans sa concrétisation. Selon lui, Carnival sera une œuvre "épique et visionnaire", un film en prises de vues réelles utilisant le CGI de manière inédite.
Le tournage pourrait se tenir en avril 2025, selon certaines rumeurs. Une présence à Cannes ou à la Mostra de Venise 2026 serait alors assurée, ajoutant à l’excitation autour du projet.
Caricaturiste de formation – il a commencé sa carrière dans le dessin et fut l’illustrateur des Monty Python – et provocateur sans filtre, Gilliam semble prêt à décocher ses flèches contre les tyrans de la pensée, qu’ils soient d’extrême droite ou d’extrême gauche. On espère un Carnaval délirant, irrévérencieux et débordant d’imagination, fidèle à son esprit libre et frondeur. À 84 ans, Captain Chaos n’a pas dit son dernier mot !
Yorumlar