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The Nest

De: Sean Durkin


Avec Jude Law, Carrie Coon, Charlie Shotwell


"The Nest" devait sortir au ciné, précédé d'un très bon accueil en festivals, mais finalement le film atterrit sur Canal Play, pandémie oblige.


Dans les années 1980, Rory, un ancien courtier devenu un ambitieux entrepreneur, convainc Allison, son épouse américaine, et leurs deux enfants de quitter le confort d’une banlieue cossue des États-Unis pour s’installer en Angleterre, son pays de naissance. Persuadé d’y faire fortune, Rory loue un vieux manoir en pleine campagne où sa femme pourra continuer à monter à cheval. Mais l’espoir d’un lucratif nouveau départ s’évanouit rapidement et l’isolement fissure peu à peu l’équilibre familial.


Jude Law construit peu à peu une carrière solide, bien qu'il ait croisé de grands réalisateurs sur des films mineurs, ces dernières années, son choix de projets est plus fin.


"The Nest" fait partie de ceux-ci. Il y interprète un homme qui rêve au dessus de ses moyens et de ses capacités et dont l'égo l'empêche de raisonner rationnellement. Influencé par une enfance où il a manqué de tout à son goût, confronté à un père tyrannique dans une famille londonienne de classe moyenne, le personnage s'avère aujourd'hui exécrable; Il fait partie de ces individus fascinants qui mentent à leur famille et enjolivent tout pour se construire une réalité parallèle, une réussite qu'ils ont tant espérée et qui ne vient pas.


C'est donc l'histoire d'un naufrage certes mais surtout d'une confrontation entre le monde merveilleux d'une réussite sociale dans un capitalisme exacerbé et la réalité d'un type qui n'est pas à la hauteur de cette compétition.


Jude Law est donc formidable dans ce rôle antipathique à souhait mais sous lequel on comprends les blessures de sa construction d'identité sur des objectifs de réussite tous axés sur l'argent. Face à lui, l'excellente Carrie Coon (The Leftovers) joue sa femme, passée d'échec en échec et qui commence à douter de tout et de lui.;;En plus d'être coupée du monde avec ses deux enfants et déracinée une quatrième fois en dix ans. Son interprétation est là hauteur de Jude Law et lui renvoie en miroir le regard désabusé d'une femme qui le connait et l'a vu se perdre dans ses propres mensonges quitte à y croire lui-même. Mais elle se révolte contre ce suicide social car non seulement sa vie à elle est attachée à lui mais sa fille adolescente et son jeune fils subissent cette accumulation de mauvais choix.


Sean Durkin livre avec "The Nest" un très bon film, bien mis en scène, avec une ambiance crépusculaire au milieu de ce manoirs top grand pour leurs moyens , de ces tours londoniennes trop froides et grises. De ces diners faussement chaleureux où tout le monde les regarde comme des gens revenus des Etats-Unis avec succès, des craquelures commencent à apparaitre et donnent au film un ton très particulier.


Il manque certes la petite flamme de mise en scène pour faire décoller le film vers les hauteurs mais le thème est passionnant, il est traité avec beaucoup d'intelligence et l’interprétation est au meilleur niveau.


La piste aux Lapins :





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