De : Florian Zeller
À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils.
Florian Zeller avait ému la presse internationale il y a deux ans avec l’adaptation de l'une de ses pièces, The Father, avec Anthony Hopkins et Olivia Colman dans un jeu d'acteurs au sommet et une mise en scène très surprenante.
Florian Zeller adapte une autre pièce de sa trilogie avec The son et aborde une thématique assez rarement traitée, la dépression profonde et le spleen d'un adolescent qui a mal vécu le divorce de ses parents et se trouve entrainé vers le fonds sans pouvoir expliquer son mal être.
Le jeune Zen McGrath est bluffant de bout en bout avec un jeu tout en nuances loin d'être évident à dérouler. On voit dans son regard et ses gestes toute la perdition d'un gamin qui n'a juste plus envie de vivre et n'a aucun goût pour rien et à aucun moment.
La retenue du jeu de Jackman est à saluer, tout en force et masculinité mais tout en délabrement intérieur et perdition face à ce fils qu’il aime et qu'il ne sait pas aider. On ne l'a jamais vu passer de la colère aux larmes avec autant d'émotion, sans en faire des caisses.
Toute l'histoire est basée sur cette impossibilité de trouver les bons mots et les bonnes attitudes car les proches ne peuvent au final pas grand chose.
Zeller use à nouveau de la quasi unité de lieu, en hommage à l'origine théâtrale du récit mais aussi pour renforcer l'impact de certaines scènes. Entre prison dorée de cet enfant perdu et contrechamps qui en disent plus que des mots, le réalisateur utilise l'architecture au service d'un récit fort. Le building magnifique mais aseptisé où travaille le père en dit beaucoup sur sa réussite et son éloignement quotidien et beaucoup d'éléments passent par ce visuel très réfléchi.
Mais surtout The son est tout aussi déchirant que The Father par l'universalité de son propos, la justesse d'interprétation et la redoutable mécanique scénaristique de Florian Zeller.
On dit parfois que le second film est un piège mais pour ma part j'ai trouvé le second opus de Florian Zeller brillant.
La piste aux Lapins :
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