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The Tragedy of MacBeth

De: Joel Coen



Joel Coen réalise son premier film véritablement en solo sans son frère Ethan Coen.

Joel a certes été crédité seul sur certains de leurs chefs d’œuvre mais ils se partageaient en réalité les postes de scénariste et réalisateur sur chaque projet.

Et c'est Shakespeare qui va les séparer le temps d'un seul film espérons le. Joel Coen adapte donc MacBeth avec Denzel Washington et Frances McDormand.

Orson Welles, Roman Polanski et Justin Kurzel ont tous adapté la pièce, les deux premiers avec brio, le dernier de façon plus contrastée.Mais c'est sans doute Le château de l'Araignée d'Akira Kurosawa qui demeure la meilleure adaptation de la pièce.

Frances McDormand a joué très jeune du théâtre et adore Shakespeare. Or elle est la femme de Joel Cohen depuis 35 ans...On lui doit des rôles fabuleux chez les Coen dans Sang pour sang, Arizona Junior, Miller's Crossing, Fargo (Oscar de la meilleure actrice), The Barber, Burn After Reading. Elle a aussi été excellente chez d'autres dans Mississippi Burning, Short Cuts de Robert Altman, Lone Star de John Sayles, Presque célèbre de Cameron Crowe, This Must Be the Place de Paolo Sorrentino, Moonrise Kingdom de Wes Anderson, et Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance de Martin McDonagh, qui lui vaudra son second oscar de meilleure actrice et Nomadland de Chloé Zao qui vient de lui permettre de remporter un 3ème Oscar.

Une fois encore elle est au diapason et Denzel Washington, qui est un bon acteur à la carrière franchement pas terrible, trouve enfin un rôle à la hauteur de son talent. Joel Coen choisit l’abstraction plutôt que des scènes de bataille grandiloquentes et ramasse son film sur 1h45 pour éviter tout temps mort.

Alors certes c'est en noir et blanc mais d'une beauté sublime qui fait penser à The Barber, l'autre film que Joel a réalisé seul.

Le dispositif est volontairement minimaliste avec des décors superbes rappelant rappelant l'origine théâtrale. Mais cet écrin permet au texte de William Shakespeare d'être déclamé dans son entièreté et la puissance qu'on lui connait. Ce choix accentue le cauchemar limite surréaliste dans lequel les protagonistes se sont enfermés et jetés par pure vanité et ambition. Macbeth illustre ce venin qui rend les hommes fous de pouvoirs quitte à renier tous leurs principes, à commettre l’irréparable et à descendre moralement aux enfers sous le poids de la culpabilité d'avoir mal agi ou la paranoïa qu'un autre tout aussi avide de pouvoir vole la couronne une fois installé.

Le réalisateur culte, le maitre Coen livre un excellent opus, loin de ce qu'on pouvait attendre de lui, un hommage à l'expressionnisme allemand assez fascinant.

Le jeu d'acteurs est sublimé par sa mise en scène et ses effets sombres. Car il joue de ce noir et blanc et de ces décors irréalistes pour assoir la noirceur de plus en plus grande qui envahit les personnages. Le seul bémol est l'absence de grain de folie qui caractérise pourtant tant de film des frères Coen. Ici le sujet traitant de folie aussi, le réalisateur préfère rester d'une grande sobriété, ce qui peut rebuter certains alors qu'un souffle d'originalité sur la mise en scène aurait rendu le résultat plus grand public. Après les Coen utilisent la folie et l'absurde par l'humour, ce qui ne se prête pas du tout à la pièce de Shakespeare. C'est peut être cette peur de sonner faux qui a incité Joel Coen à jouer la prudence. Le résultat est donc très bon mais il manque un je ne sais quoi pour qu'il atteigne une marche plus haute.


La piste aux Lapins :



































































































































Terrence Malick

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