De: Francis-Ford Coppola
Il y'a des moments rares au cinéma où l'on contemple une œuvre en ayant la certitude qu'elle est en train de nous faire chavirer, que l'on regarde un chef d’œuvre. Et comme le mot est galvaudé, je vais juste préciser ce qu'est un chef d'œuvre pour moi. C'est lorsqu'un artiste arrive à imposer cette œuvre avec un style qui lui est propre, un jeu d'acteur irréprochable, un choix de casting brillant, enfin une histoire qui vous empêche de perde haleine. L'intensité dramatique ne tombe jamais dans le pathos, il n'y a aucun moment de relâche, chaque scène est parfaite.
Le noir et blanc rappelle bien entendu "Rusty James" avec Mickey Rourke et Matt Dillon, d'autant que le jeune acteur, Alden Ehrenreich a des similitudes avec le magnétisme de Matt Dillon jeune. Et puis l'utilisation de la couleur est effectuée avec brio. Pourtant TETRO est bien plus abouti.
Cette histoire de famille sur deux générations recèle en elle des moments aussi intenses que les tragédies shakespeariennes que sont "le parrain 1" et surtout "le parrain 2". C'est en auteur parfaitement libre, produisant son film tout seul, un film d'art et essai, à 70 ans, que Francis Ford Coppola revenait sur la croisette l'an dernier mais hors compétition. Et il n'était pas très content car il était fier de son film, il le disait partout, il n'avait pas signé une telle œuvre depuis fort longtemps.
Et bien il n'avait pas menti, cela fait 18 ans qu'il a tourné Dracula, son dernier film potable. 30 ans son dernier chef d'œuvre, Apocalypse now.
C'est donc une vraie joie de le retrouver. Une leçon de mise en scène car seuls les maîtres arrivent à impressionner sans aucune débauche de moyens.
Je ne peux réellement critiquer le film, je n'ai pas le niveau pour. Juste livrer une impression et vous inciter à courir voir ce film et ne surtout, surtout pas vous fier à l'accueil critique général car il est très partagé. Certains y ont vu tout comme moi l'aboutissement d'un travail fou et gargantuesque d'un maestro du cinéma, d'autres sont totalement passés à côté. Merci à Coppola pour ce coup de poing et disons que, sa fille a encore du chemin à faire pour lui arriver à la cheville.
La piste aux Lapins :
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