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Photo du rédacteurBlanc Lapin

Terry Gilliam de retour : Johnny Depp en diable, Jeff Bridges en Dieu ainsi qu’Adam Driver et Jason Momoa! le blanc lapin exhulte!!!!


Celles et ceux qui connaissent le blanc lapin en vrai savent que MON réalisateur chouchou, que j’adore, c’est Terry Gilliam et que le jour où il meurt, ca va être…compliqué. Son imaginaire débordant est à la fois dépressif sur la nature humaine et terriblement drôle, iconoclaste. Il est parsemé d'obsessions, de nains, de portes permettant de voyager dans le temps, de l'autre côté d'un miroir et de s'immerger dans des délires bien à lui. Et puis l'humour des Monty Python, dont il était l'un des membres, n'a jamais quitté ses films. Terry est aussi un personnage attachant, qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui a par exemple abandonné sa nationalité américaine suite aux délires de Georges W Bush à partir de 2001.


Et puis le fil rouge qui parcourt sa filmographie c’est que les rêves et l’imaginaire permettent à l’humain de surpasser les duretés du quotidien.


Un 14ème film est en vue (15 si on compte Le Sens de la vie en co-réalisateur avec Terry Jones , sur lequel il a tourné la séquence d’ouverture géniale The Crimson Insurance et tous les nombreux effets spéciaux).


Le maitre a commencé par un chef d’œuvre des Monty Python, Sacré Graal, avant d’embrasser son style unique jamais copié avec Bandits Bandits et ses voyages temporels. Puis son chef d’œuvre dystopique Brazil pour lequel il se battit contre son studio pour garder son final cut. Les superbes Aventures du Baron de Munchausen qui faillirent couler le studio avec les dépassements de budget. Son surnom de captain Chaos à Hollywood vient de là. Fisher King, lion d’argent à Venise est à redécouvrir avec un Robin Williams et un Jeff Bridges au sommet. Puis autre chef d’œuvre avec L’armée des 12 singes, incroyable film de pandémie et de voyage dans le temps avec un scénario en poupées gigognes. Son Las Vegas Parano était génial avec Johnny Depp dans un de ses grands rôles et Benicio Del Toro méconnaissable en plongée dans les effets des dogues dures et une adaptation brillante d’Hunter Thompson. Début 2000, c’est la catastrophe Don Quichotte avec Johnny Depp et Jean Rochefort. Tournage annulé après des pluies torrentielles et des avaries multiples, raconté dans l’excellent documentaire Lost in la Mancha. La poisse et une épreuve qui allait marquer durablement l’artiste. Ses frères Grimm furent semi ratés malgré des éclairs de génie visuels ou comiques. Son Tideland, sorte d’Alice au pays des Merveilles sous extasy divisèrent encore plus la presse qui pour une partie lui tournait définitivement le dos. Pourtant le film, méconnu et vu par très peu de monde, est à mon sens un bijou. L’imaginarium du Docteur Parnassus en 2009 fut une épreuve terrible avec la mort d’Heath Ledger en plein milieu du tournage que Gilliam termina grace à une idée que j’avais eu aussi de mon coté, catastrophé par ce décès horrible mais tellement imprégné de son univers et connaissant le scénario qu’au final j’avais vu juste. Le résultat est un film testamentaire magnifique qui reprend tous les thèmes de sa filmographie en rendant un superbe hommage à Ledger. Zero Theoremfut un four critique et public, hélas mérité. Oui je n’ai pas tout aimé de Terry ;))


Et enfin L’homme qui tua Don Quichotte finit par voir le jour, dans la douleur, avec un conflit avec un producteur malhonnête, Adam Driver et Jonathan Price, son acteur de Brazil, en Don Quichotte. 20 ans d’attentes pour un film qui me fit rire et m’a beaucoup ému, y compris de ses défauts, de ses maladresses, et de toute la force qu’il fallait à Gilliam pour le terminer ce projet et sortir un ode à l’imaginaire d’un message d’une force vraiment uniques. Gilliam a toujours voulu inciter les spectateurs à rêver et non leur sortir des imaginaires prémachés où tout est trop montré (Harry Potter et autres Seigneur des Anneaux que je trouve sans âme et avec des personnages sans aspérités). Son cinéma de bric et de broc où l’on voit le coté décors de théâtre et de carton pate pour mieux stimuler l’imagination et la fabrique de cette dernière, tout ceci a un charme fou.


Le film fut un échec redoutable suivant celui de Zero theorem, et les semi succès des trois précédents soit 25 ans sans succès et des studios peu enclins à le financer.


Et puis il y eu ces dernières années des polémiques idiotes relayées par des gens idiots, des ayatollahs d’une mouvance woke extrême, qui reprochent à Gilliam d’être transphobe, ce qui est complètement con et ne correspond pas du tout à ses propos, si on prend le temps de les lire. Gilliam a toujours fait des blagues et moqué les excés et se plaind d’ailleurs du manque de nuances dans les propos. Lui qui a vraiment une super mentalité, hyper open, s’est vu fustiger par des abrutis ne prenant ni le temps de se renseigner sur lui plutôt que de lire des tweets assassins et n’ayant non plus aucun sens de l’humour. Affligeant de tristesse et de vacuité intellectuelle.


Bref, Terry, après s’être pris une annulation à cause de la pandémie, d’un projet d’adaptation d’un scénario de Kubrick (Lunatic at large) avait annoncé un nouveau scénario, écrit par lui même.

Un peu dans la même logique que Parnassus, qu’il avait écrit faute d’arriver à faire financer d’autres arlésiennes.


« The Carnival of at the End of Days » avait tout du Gilliam provocateur et la promesse d’un retour de l’humour Pythonesque, Gilliam étant l’un des derniers de la bande encore en vie. Mais je n’y croyais plus car à 83 ans et un budget pas négligeable, j’étais dubitatif.


L’histoire : "Dieu décide de détruire l’Humanité car les humains ont sacagé son oeuvre, son jardin d’Eden. Et le seul qui tente de nous sauver est Satan. Parce qu’il a besoin de gens en enfer, sinon il n’aura plus de boulot pour l’éternité !"


Du pur Gilliam qui voulait retrouver Johnny Depp en diable. Outre un choix excellent, c’est la promesse de voir Depp se refaire une santé et retrouver un bon rôle car il est excellent quand il ne joue pas pour le fric. Par ailleurs l’acteur est en train de sortir de ses mésaventures judiciaires et pourrait retrouver grâce à Hollywood où on l’envisage de nouveau chez Disney en Pirate. Et bien surprise, Terry Gilliamconfirme qu’il a un deal avec lui mais aussi un budget et trois autres noms et pas des moindres. Jeff Bridges serait Dieu et retrouvera Gilliam après Fisher King et  Tideland. Choix excellent.


Enfin Adam Driver retrouverait Gilliam après Don Quichotte dans un rôle inconnu et Jason Momoaferait ses premiers pas devant sa caméra. Ces deux derniers acteurs étant bankable, ceci crédibilise le budget.


Rassurant également, Gilliam s’est adjoint un auteur de 35 ans pour co-écrire le scénario et s’assurer que sa vision et ses blagues ne seront pas datées. Preuve d’humilité et d’intelligence.


Le casting n’est pas complet "Maintenant, il nous faut une femme pour compléter tout ça !" Et jouer Eve puisque Satan cherchera un couple d’humains à présenter à Dieu comme étant les nouveaux Adam et Eve.


Terry avertit que son film sera blasphématoire et semble ravi de son scénario et de ses blagounettes politiquement pas du tout correctes.


Le tournage commencera en janvier 2025 si tout va bien soit une sortie en 2026 !


Et Terry étant un putain de captain chaos, moi j’y crois à son projet, à 84 ans ! Go Terry! go

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